La faillite de Northvolt : un coup dur pour l'industrie des voitures électriques en Europe
2024-11-22
Auteur: Louis
Le développement des voitures électriques en Europe est désormais en péril, notamment en raison de la faillite de Northvolt, une entreprise suédoise autrefois porte-étendard de l'industrie locale de fabrication de batteries. Alors que la majorité des constructeurs automobiles européens dépendent encore des batteries produites en Chine ou en Corée du Sud, Northvolt avait pour ambition de changer cela, avec des investissements massifs de plus de 13 milliards d'euros depuis 2016.
Cependant, malgré une confiance initiale, Northvolt a été confronté à des difficultés de trésorerie majeures, ne pouvant plus garantir sa production prévue pour 2025. Cette situation a des implications dévastatrices, non seulement pour Northvolt elle-même, mais aussi pour plusieurs grands constructeur européens, notamment BMW, qui comptait sur la livraison de batteries pour sa nouvelle gamme de véhicules électriques.
Les raisons de cette faillite sont multifacettes. Les dirigeants de Northvolt évoquent des retards importants dans le lancement de leurs usines. Ces retards sont partiellement attribués à des problèmes d'équipement, notamment des machines chinoises inadaptées, qui ont mis en péril les dates de production. De plus, la demande pour les voitures électriques européennes a chuté, exacerbée par des ventes qui ne répondent pas aux prévisions optimistes. BMW, par exemple, a récemment annulé une commande de deux milliards d'euros, citant des problèmes de calendrier plutôt qu'une simple baisse de la demande.
La concurrence des producteurs chinois, qui inondent le marché avec des batteries à bas prix, est également un facteur déterminant. Avec la surcapacité de production en Chine, beaucoup de fabricants sont en mesure de proposer des prix défiant toute concurrence. Parallèlement, la montée en puissance de la technologie des batteries LFP (lithium-fer-phosphate) – souvent moins coûteuse et largement dominée par les fabricants chinois – pose un défi supplémentaire à Northvolt, qui ne propose que des batteries lithium-ion basées sur la chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt), plus coûteuses et principalement destinées aux modèles haut de gamme.
D'autres marques européennes, telles que la Fiat 500e, envisagent de passer à des batteries LFP pour réduire les coûts, un mouvement qui pourrait inciter davantage de fabricants à suivre le même chemin. Citroën, Opel et d'autres marques lancent aussi des modèles utilisant déjà des batteries LFP fabriquées par des entreprises chinoises, un signe inquiétant pour l'avenir de la production européenne.
En plus de Northvolt, les projets d'autres usines de fabrication de batteries en Europe, comme ACC financé par Stellantis, Mercedes et Total, subissent également des retards. Cela illustre les défis complexes auxquels fait face l'industrie automobile européenne alors qu'elle tente de réaliser une transition vers l'électrification. L'avenir de la fabrication de batteries en Europe est plus incertain que jamais, et la faillite de Northvolt représente un signal d'alarme concernant la viabilité de l'industrie électrique européenne.