Procès de l'assassinat de Samuel Paty : "Je n'étais pas au courant, je suis naïf", plaide Naïm Boudaoud
2024-11-21
Auteur: Léa
Le procès de Naïm Boudaoud, accusé d'avoir aidé le terroriste Abdoullakh Anzorov dans l'assassinat tragique du professeur Samuel Paty, a suscité une vive attention. Ce dernier, connu pour son engagement envers la liberté d'expression, a été décapité le 16 octobre 2020, ce qui a choqué la France et le monde entier.
Au cœur de son témoignage, Naïm Boudaoud a maintenu tout au long de son interrogatoire, le 21 novembre, qu'il n'était pas au courant des intentions meurtrières d'Anzorov. Il a nié avoir été informé de la venue d'un acte aussi tragique, affirmant : "J'ai toujours dit que je n'étais pas au courant de ce qu'il avait fait. Je n'étais pas au courant de toute cette histoire".
Pourtant, le président de la cour, Franck Zientara, a souligné la radicalisation d'Anzorov, originaire de Tchétchénie. Boudaoud avait rencontré Anzorov à l'été 2019 à Évreux, via un ami, Azim Epsirkhanov, également impliqué dans l'affaire. Boudaoud a été questionné sur sa conscience de la radicalisation autour de lui. "Il y a plein de jeunes qui ne serrent pas la main aux femmes, qui font la prière", a-t-il déclaré, tentant de se justifier.
Sur les événements entourant l'achat du couteau, il a affirmé avoir pensé que c'était pour un cadeau à "son grand-père, qui les collectionnait", ignorant alors que cette arme serait utilisée dans un acte si atroce. Bien que Boudaoud et Anzorov aient discuté de divers sujets, il n'avait jamais envisagé qu'il pourrait y avoir un lien avec le meurtre de Samuel Paty.
L'accusé a lié l'achat d'un pistolet à billes à une altercation. Ce pistolet, utilisé plus tard contre Samuel Paty et les policiers intervenus, a été une pièce clé du puzzle tragique de cette affaire. Boudaoud a ensuite conduit Anzorov près du collège du Bois-d'Aulne, sans savoir qu'il s'agissait du lieu de travail de Samuel Paty.
Il a décrit la situation avec des détails troublants : "Il rentre l'adresse et me demande un masque chirurgical, il ne me dit même pas merci et part." Boudaoud a insisté sur le fait qu'il n'avait aucune connaissance préalable de la polémique entourant le professeur ni de la gravité de ses actions. "Je n'ai jamais entendu parler de cette affaire, je ne savais pas que quelqu'un souhaitait du mal à Samuel Paty", a-t-il affirmé.
Tout au long de son interrogatoire, il se défendait en déclarant être naïf et sous pression. "Je suis naïf, je n'arrivais pas à m'opposer", a-t-il dit, tout en reconnaissant ses contradictions face aux questions pressantes de l'avocat général, Nicolas Braconnay. Cette affaire révèle non seulement les implications tragiques de la radicalisation, mais aussi les débats en cours sur la responsabilité personnelle dans de tels actes de violence. La France tout entière reste sous le choc, se demandant comment des jeunes peuvent être conduits à de telles extrémités.