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La France : un pays en déclin d'attractivité pour les investisseurs étrangers ?

2024-11-20

Auteur: Louis

Un récent rapport révèle que près de 50 % des investisseurs étrangers ont décidé de temporiser leurs projets en France, tout en reconnaissant les nombreux atouts du pays. L'incertitude législative et économique semble peser lourdement sur leurs choix stratégiques, selon une étude d'EY.

Un déclin de l'attractivité, mais des projets qui persistent

Historiquement perçue comme le pays le plus attrayant d'Europe pour les investissements étrangers, la France connaît aujourd'hui un ralentissement inquiétant. Une enquête menée par EY auprès de 200 décideurs étrangers dans 25 pays a révélé que 49 % d'entre eux ont réduit ou reporté leurs projets d'investissement depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier. Toutefois, aucun projet n'a été annulé, ce qui témoigne d'une résilience remarquable.

Les investisseurs mettent en avant l'incertitude législative et réglementaire, citée par 59 % des sondés, comme un frein majeur à leurs décisions. Le ralentissement des réformes (47 %) et la remise en question de certaines politiques publiques dans des secteurs cruciaux (40 %) exacerbent également leurs inquiétudes. Les débats budgétaires tumultueux et les nouvelles propositions fiscales viennent fragiliser l'image de stabilité économique que la France a soigneusement cultivée au fil des ans.

Cependant, malgré ce contexte incertain, la France conserve plusieurs atouts indéniables. La richesse des compétences (37 % des décideurs) ainsi que sa capacité d'innovation (29 %) et la fiabilité de ses infrastructures (25 %) continuent d'attirer les investissements. De nombreux acteurs envisagent encore des projets dans la recherche et le développement ou les services, avec 60 % des sondés prévoyant des initiatives d'ici 2027. En revanche, seules 49 % des entreprises planifient d'étendre leurs capacités industrielles en France, et à peine 15 % envisagent d'y installer des centres de décision.

Des secteurs prometteurs et des attentes précises

Les investisseurs souhaitent des signaux clairs de la part du gouvernement, notamment sur la transition écologique. Actuellement, 47 % des sondés n'ont pas de projet lié à la décarbonation. Cependant, les récentes annonces du premier ministre Michel Barnier, concernant une augmentation des aides à hauteur de 1,6 milliard d'euros, pourraient potentiellement inverser cette tendance.

Marc Lhermitte, associé chez EY, déclare : « malgré les impacts de la conjoncture économique et politique, les dirigeants internationaux continuent d'avoir confiance en la France ». L'expert souligne également que la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre a rassuré de nombreux acteurs du secteur économique.

Ce rapport met en lumière une opportunité pour la France de regagner en attractivité. Les investisseurs attendent une optimisation des dépenses publiques et des mesures concrètes pour soutenir l'industrie et l'innovation. Selon Jean-Roch Varon, président d'EY France, « l'accompagnement des PME et ETI dans leurs transformations est crucial, tout comme le renforcement de l'avantage énergétique du pays ». Une chose est sûre, la capacité de la France à s'adapter et à séduire à nouveau les investisseurs étrangers sera déterminante dans les mois à venir, si elle souhaite ne pas perdre plus de terrain sur la scène internationale.