Nation

La Gendarmerie en Difficulté : 26 Communes des Pyrénées-Orientales en Attente de Loyers Impayés

2024-10-08

Auteur: Michel

La situation financière de la gendarmerie française est alarmante. En ce mois d'octobre 2024, un déficit de 200 millions d'euros est à déplorer, principalement en raison de l'augmentation des coûts liés à la sécurité des Jeux Olympiques ainsi qu'aux moyens déployés pour rétablir l'ordre en Nouvelle-Calédonie. Ce contexte financier difficile impacte profondément les comptes publics, qui s'enfoncent davantage dans le rouge.

26 communes des Pyrénées-Orientales subissent les conséquences de cette situation, selon l'Association des maires de la région. "Les impacts varient d'une commune à l'autre", précise Edmond Jorda, le président de l’association. Cabestany se trouve particulièrement en difficulté ; sa maire, Edith Pugnet, indique que la commune a perdu 263 388 euros, représentant trois trimestres de loyers impayés pour 2024, ainsi que le dernier trimestre de 2023. Ce montant pèse lourdement sur le budget de la commune, équivalent au budget annuel de son service des espaces verts ou presque à celui des investissements en vidéoprotection. Pugnet rappelle qu'en 2007, la commune a investi 2,8 millions d'euros pour construire les locaux de la gendarmerie.

Les élus locaux se demandent : "Peut-on encore faire confiance à l'État ?" Nicolas Garcia, le maire d'Elne, souligne que suite à l'engagement pris par l'État, la ville a dû emprunter 3 millions d'euros pour construire une gendarmerie. Le loyer annuel convenu était de 153 644 euros, alors que le remboursement de l'emprunt représente 151 762 euros. Or, à l'heure actuelle, deux trimestres des paiements de 2024, totalisant 102 429 euros, n'ont pas été réglés. Les autorités locales redoutent également d'autres impayés dans les mois à venir, y compris la dette de la gendarmerie aux impôts locaux qui s'élève à 11 317 euros pour les années 2021 à 2023.

Édith Pugnet insiste sur le fait que les gendarmes eux-mêmes ne sont pas responsables de ces impayés, mais lorsque l'État désigne les collectivités locales comme responsables de sa propre dette, le malaise est palpable. "Les réalités budgétaires que subissent nos communes posent problème, notamment en matière de trésorerie et de paiement des factures aux entreprises locales", souligne Edmond Jorda.

Soutenue par la sénatrice LR Loriane Josende, un appel a été lancé pour que ces défauts de paiement soient pris en considération par le gouvernement. Josende a fait savoir que ce dossier est désormais prioritaire, avec une loi de finance rectificative envisagée pour débloquer les 200 millions d'euros nécessaires. Les communes les plus affectées devraient recevoir des paiements d'ici décembre 2024, tandis que les autres pourraient être réglées au début de 2025. Les 26 maires des Pyrénées-Orientales ont les yeux rivés sur ces décisions cruciales.