La légendaire Maison Gainsbourg, située au 5 bis rue de Verneuil à Paris, fait face à une crise financière majeure. À peine un an après son ouverture, elle a été placée en redressement judiciaire en raison de factures impayées et d'une gestion financière alarmante. Ce spectacle désolant a été révélé alors que le lieu attire les foules de fans de Serge Gainsbourg, malgré ses coulisses tumultueuses.

Inaugurée le 20 septembre 2023, la Maison Gainsbourg est un projet cher à Charlotte Gainsbourg, la fille de l'artiste, qui a voulu offrir aux visiteurs une expérience unique au sein d'un espace où son père a vécu pendant 22 ans. En dépit de l'afflux de visiteurs, la structure semble être en péril financier, avec une cessation de paiement déclarée depuis le 9 août dernier.

L’établissement avait vu le jour grâce à des partenariats publics et à un soutien de la marque de luxe Saint Laurent, bénéficiant d'une forte popularité. Seulement, en coulisses, des tensions apparaissent entre Charlotte Gainsbourg et son associé, Dominique Dutreix, promoteur immobilier. Un litige avait déjà été évoqué en mars 2023 concernant des problèmes de gestion, qui n'ont fait qu'aggraver la situation.

La Maison Gainsbourg, à présent endettée à hauteur de 1,5 million d'euros, a vu un accord de partenariat, établi en décembre 2019, devenir le centre d'un conflit. Ce dernier stipulait que Charlotte Gainsbourg n'était responsable d'aucune garantie pour des emprunts bancaires, alors qu’un Fonds de roulement, sensé être soutenu par des comptes courants de M. Dutreix, n'a jamais été correctement alimenté.

Le tableau devient encore plus sombre avec l'exposition de prélèvements litigieux qui totalisent plus de 482.000 euros. Ces transactions, effectuées sans avertissement, apparaissent comme des irrégularités graves aux yeux du tribunal, qui a pointé les manquements au code du commerce.

Un cri de guerre se lève : il est urgent de clarifier la situation avant qu'il ne soit trop tard. La dette cumulée de la société d'exploitation atteint jusqu'à 3,5 millions d'euros, avec environ 1,6 million d'euros dus aux fournisseurs. L'incertitude plane également sur la viabilité de l'établissement, alors qu’il débute son activité sans régler ses créanciers, mettant ainsi en péril sa réputation.

Le tribunal a déjà condamné Mich. Dutreix à rembourser près de 1,5 million d'euros à la société d'exploitation, soulignant que les deux parties avaient la responsabilité de suivre les obligations contractuelles. Malgré tout, le conseiller de Charlotte Gainsbourg assure que la Maison est rentable, mais fait face à des dettes anciennes qu'elle peine à gérer à court terme.

L'avenir de la Maison Gainsbourg reste incertain, d'autant plus qu'une administratrice judiciaire gère maintenant la société. Le tribunal de commerce se penchera sur les mesures à prendre pour permettre à cet emblématique lieu parisien de renaitre de ses cendres. Rappelons que ce monument culturel, enraciné dans l'histoire musicale de la France, ne devrait pas disparaître sans se battre — l'avenir du projet est entre les mains de la justice.