Monde

Le pape François relance la controverse de l'avortement en Belgique

2024-09-29

Lors de son dernier jour en Belgique, le dimanche 29 septembre, le pape François a suscité une vive controverse en abordant la question très délicate de l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Lors d'une messe devant environ 40 000 fidèles au stade Roi-Baudouin à Bruxelles, il a évoqué la nécessité de soutenir la cause de béatification de l'ancien roi Baudouin, décédé en 1993, tout en saluant son « courage » d'avoir refusé de signer une loi qu'il considérait comme « meurtrière ».

Quelques heures après cette messe, dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape a fait des déclarations choquantes en qualifiant l'avortement d'« homicide » et les médecins pratiquant cette procédure de « tueurs à gages ». Cette prise de position a rapidement déclenché un débat houleux sur l'avortement en Belgique, un sujet qui fait déjà l'objet de nombreuses controverses au sein de la société belge.

Cette déclaration fait écho à l'épisode historique de mars 1990, lorsqu'un conflit institutionnel a éclaté lorsque Baudouin a refusé de promulguer la loi dépénalisant l'avortement, récemment adoptée par le Parlement. Ce moment crucial a mis en lumière les tensions entre la loi, la religion et le rôle du roi dans le système politique belge. Le premier ministre de l’époque, Wilfried Martens, a dû user de créativité pour contourner cette crise en invoquant un article de la Constitution sur l'incapacité du roi à régner.

La réaction du pape François a été perçue par certains comme une provocations, surtout dans un pays où la législation sur l'avortement est déjà bien établie depuis des années. Cette situation a relancé le débat sur l'hypocrisie morale dans la législation et la pratique courante de l'IVG en Belgique. Des avortements sont encore effectués dans plusieurs régions sans sanctions, ce qui soulève des inquiétudes sur l'application de la loi.

En réponse à cette déclaration, des groupes en faveur des droits des femmes ont exprimé leur indignation, affirmant que les commentaires du pape mettent en péril les avancées sociales et les droits fondamentaux. Les discussions entourant ces questions continuent, et l'avenir des lois sur l'avortement en Belgique pourrait encore être remis en question suite à ces récents événements.