Sports

Le voile au coeur de la controverse : les déclarations de la ministre Marie Barsacq mettent le feu aux poudres

2025-03-15

Auteur: Michel

La ministre des Sports, Marie Barsacq, s'est retrouvée dans la tourmente après ses commentaires sur le port du voile en milieu sportif, révélant des divisions au sein même de son gouvernement. Lors d'une audition à l'Assemblée nationale le 12 mars, elle a averti contre les "confusions" et les "amalgames" entre le voile et la radicalisation dans le sport, soulignant que ces deux sujets devraient être traités séparément.

Marie Barsacq s'est opposée à une proposition de loi des Républicains adoptée récemment par le Sénat, qui interdirait le port du voile lors des compétitions sportives. Elle a insisté sur le fait que "les sujets de radicalisation dans le sport sont un autre sujet que celui du port du voile et des insignes religieux". Cette prise de position a suscité une indignation non seulement à l'extrême droite mais également parmi certains de ses collègues du gouvernement.

"Vous ciblez le voile islamique !" a rétorqué le député RN Julien Odoul, qui a également évoqué un rapport sur les dérives communautaristes dans le sport. Barsacq a défendu son point de vue, affirmant que le port du voile ne devrait pas être considéré comme un signe d’entrisme. "Des femmes portent le voile en exerçant leur liberté religieuse, comme la loi de 1905 le permet. C’est une réalité dans de nombreuses démocraties". Elle a cependant reconnu que certaines femmes peuvent se sentir contraintes de porter le voile, ce qui est inacceptable.

Les réactions ont fusé dans le paysage politique français. Marine Le Pen a contesté les déclarations de Barsacq en affirmant que le voile est désormais perçu comme un outil politique par les fondamentalistes islamistes. D'autres figures politiques des Républicains, comme Laurent Wauquiez, ont également exprimé leur désaccord, insistant sur la nécessité de respecter le principe de la laïcité dans le sport.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a pris ses distances par rapport aux propos de Barsacq, affirmant que le gouvernement soutenait la loi sur la laïcité. Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité, a insisté sur le fait qu'il ne devrait y avoir ni religion ni politique sur les terrains de sport, poursuivant ainsi la critique contre la position de la ministre des Sports.

Ce débat met en lumière les tensions croissantes autour de la laïcité et de la place du voile dans la société française. Alors que le pays se prépare à des événements sportifs majeurs comme les Jeux Olympiques de Paris 2024, la question de la laïcité semble plus pertinente que jamais. L'avenir de ces discussions pourrait redéfinir les règles de participation des athlètes, en particulier des femmes, et engendrer des débats suscitant des réactions passionnées dans toute la nation.