L'effondrement de Northvolt : Une tempête pour les investisseurs européens ?
2024-11-26
Auteur: Emma
L'incident de la start-up suédoise Northvolt, pionnière dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques en Europe, soulève de grandes inquiétudes dans le milieu de l'investissement. En effet, la société a récemment déclaré faillite, engendrant une dette de plus de 10 milliards d'euros, un chiffre qui fait froid dans le dos. Cet effondrement a suscité des craintes quant à un ralentissement potentiel du financement de projets liés à la transition énergétique en Europe.
Thierry Déau, fondateur et PDG du fonds d'infrastructure Meridiam, a qualifié Northvolt de "crash d'un opérateur trop ambitieux". Selon lui, les investisseurs seront désormais plus prudents et privilégieront des projets mieux gérés et plus réalistes. Meridiam est l'un des investisseurs de la gigafactory Verkor à Dunkerque, qui a levé récemment 2 milliards d'euros.
Depuis sa création en 2016, Northvolt a mobilisé environ 14 milliards de dollars (13,3 milliards d'euros) grâce à des fonds privés, des prêts et des subventions. Parmi ces investisseurs, Volkswagen, qui détenait 21 % des actions de Northvolt et avait évalué sa participation à environ 700 millions d'euros, voit la valeur de ses investissements se réduire à néant.
Les conséquences de cette faillite touchent particulièrement les fonds de pension et de capital-investissement qui avaient misé sur le succès de Northvolt. Il y a tout juste un an, une introduction en Bourse était envisagée avec une valorisation anticipée de 20 milliards de dollars. Maintenant, cette vision semble lointaine.
Goldman Sachs, en tant que deuxième actionnaire, avait également investi massivement dans Northvolt. Le Financial Times a récemment révélé que la banque avait décidé de déprécier presque intégralement ses titres, entraînant une perte de près de 900 millions de dollars pour ses investisseurs. La situation est d'autant plus désilusonnante que Goldman Sachs avait assuré à ses clients que cet investissement valait quatre fois le montant initial.
Face à ce déluge d'incertitudes, l'avenir des investissements dans les technologies vertes en Europe paraît désormais plus sombre. Les investisseurs seront-ils prêts à prendre le risque de financer d'autres projets ambitieux dans ce domaine, ou la chute de Northvolt marquera-t-elle le début d'une période d'attentisme ? Cette question demeure en suspens et pourrait bien façonner le paysage économique de demain.