Monde

Législatives au Sénégal : le pouvoir rêvant d'une large majorité

2024-11-17

Auteur: Michel

Le 17 novembre, les citoyens sénégalais sont appelés aux urnes pour élire leurs députés. Les dirigeants actuels visent à obtenir une majorité solide, nécessaire pour mettre en œuvre leur programme de transformation sociale et de justice, avec lequel ils ont été élus il y a seulement huit mois. Les bureaux de vote ouvrent à 8 heures et fermeront à 18 heures, avec des résultats préliminaires attendus dès le lendemain matin.

Bassirou Diomaye Faye, devenu président du pays en mars, n'a pas d'expérience gouvernementale, mais il incarne l'espoir d'un changement parmi une population jeune et désireuse d'une rupture avec la politique traditionnelle, après trois années de tensions politiques et de crises économiques.

Son mentor, Ousmane Sonko, qui aurait dû être le candidat avec une forte légitimité, a été nommé Premier ministre, bien que sa candidature ait été invalidée. Ensemble, ils aspirent à faire face à l'ancienne majorité présidentielle, qu'ils ont largement critiquée.

En septembre, M. Faye a dissous l'Assemblée nationale pour préparer des élections anticipées, permettant ainsi à 7,3 millions d'électeurs de voter pour 165 députés qui siégeront pour les cinq prochaines années.

Le Premier ministre a voté en début de journée, lançant un appel à un scrutin pacifique. "La démocratie s’exprime dans la paix et la stabilité. Dans une démocratie, il n’y a pas de place pour la violence," a-t-il déclaré. Le président Faye a souligné que chaque élection a ses gagnants et perdants, mais que le véritable vainqueur est toujours le peuple sénégalais.

Les électeurs décident s'ils veulent donner au duo Faye-Sonko les moyens de répondre aux préoccupations quotidiennes, comme l'amélioration des conditions de vie ou la lutte contre la corruption. La question du coût de la vie et du chômage, qui dépasse 20 %, est particulièrement pressante.

Les électeurs sénégalais ont l'habitude de relier leurs choix entre les élections législatives et présidentielles, et les sondages montrent que le parti de Sonko, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), est en tête.

En trois semaines de campagne, Sonko a parcouru le pays pour y présenter ses projets, stigmatisant ses adversaires tout en exaltant le patriotisme face à ce qu'il considère comme une hostilité occidentale. Bien que son propos ait pu sembler virulent, la campagne a été marquée par des violences sporadiques.

L'opposition, bien que divisée, a tenté de s'unir autour de critiques communes à l'encontre de Sonko, qui est accusé de ne pas avoir traduit ses promesses en actes concrets. Cela dit, les électeurs semblent plus concentrés sur les solutions que sur les débats théoriques.

Macky Sall, ancien président, a mené une campagne discrète depuis Marrakech, malgré sa promesse de se retirer de la politique. Son ancien ministre, Amadou Ba, qui a déjà perdu aux présidentielles, mène une liste pour les législatives, tandis que Barthélémy Dias, maire de Dakar, s’est opposé vigoureusement à Sonko.

Les résultats de ces élections pourraient avoir des répercussions importantes sur l'avenir politique du Sénégal, et les membres de la diaspora suivent de près la situation, s'inquiétant des conséquences sur la démocratie dans leur pays d'origine. Les mois à venir s'annoncent décisifs pour la nation ouest-africaine.