L'Europe entre dans une nouvelle ère des mini-lanceurs avec le soutien de l'ESA
2024-11-21
Auteur: Michel
Une compétition féroce se profile dans le secteur des mini-lanceurs en Europe, avec des pays comme l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la France cherchant à positionner leurs champions sur le devant de la scène. La situation a été précipitée par le sommet de Séville en novembre 2023, où les États membres de l'ESA (Agence spatiale européenne) ont demandé à l'organisation d'encadrer cette rivalité. Cette démarche pourrait s'avérer déterminante dans la compétitivité européenne, sur fond d'ambitions nationales exacerbées.
Pendant que les nations européennes s'efforcent de rivaliser, des entreprises comme SpaceX continuent de dominer le marché. Il devient urgent pour l'Europe de s'unir afin de présenter une offre compétitive face à cette concurrence grandissante. L'ESA cherche donc à encourager le développement de nouvelles solutions de transport spatial afin d'augmenter l'attractivité de ses services.
Quatre entreprises reçoivent un soutien crucial : RFA One, Isar Aerospace, Hyimpulse, et la britannique Orbex. L'ESA débloque une somme de 44,22 millions d'euros pour les aider à préparer leurs lancements prévus dans les mois à venir, dans le cadre de son programme Boost, principalement financé par l'Allemagne et le Royaume-Uni. En revanche, des entreprises françaises comme Latitude ou HyPrSpace, et espagnoles telles que PLD Space, ont été négligées dans cette distribution de fonds. Alors que PLD Space a déjà reçu des financements antérieurs, la France, elle, ne fait pas partie du programme Boost.
Cette aide vise à accompagner les entreprises dans les dernières étapes critiques avant leur vol inaugural, alors qu'aucune d'entre elles ne génère encore de revenus. L’ESA souligne que le succès de cette démarche est vital pour soutenir l'autonomie technologique de ces sociétés. Chaque entreprise a des ambitions claires : RFA One souhaite rectifier les erreurs de ses essais précédents, Isar Aerospace se prépare à ses tests finaux avant le vol, et Orbex prévoit le lancement de son lanceur Prime en 2025.
Malgré un échec récent, l'ESA a réaffirmé son soutien à RFA One, qui bénéficie d’un cofinancement pour parfaire son système de lancement. Isar Aerospace, ayant déjà levé 400 millions d'euros depuis sa création, se concentre sur le développement de son lanceur Spectrum, avec des essais clés à venir.
Phil Chambers, le PDG d'Orbex, a souligné l'importance cruciale du financement de l'ESA pour réaliser leurs objectifs. Avec ces efforts, l’Europe espère non seulement rattraper son retard, mais aussi se préparer à une compétition accrue dans le domaine des lanceurs lourds, prévue pour le milieu des années 2030.