L’Europe puissance : un objectif impératif pour de nombreux pays européens
2024-11-20
Auteur: Marie
Introduction
Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a tweeté le 2 novembre que « l’ère de la sous-traitance géopolitique [était] terminée », juste avant le dénouement de l’élection présidentielle américaine. Pour un homme politique dont l’opinion publique est souvent vue comme plus pro-américaine que les Américains eux-mêmes, cette déclaration est révélatrice d’une prise de conscience parmi les dirigeants d'Europe centrale et orientale. Ils constatent que le repli et l'isolationnisme des États-Unis, malgré les efforts de l'administration Biden, portent une menace sur leur sécurité.
La sécurité de l'Europe de l'Est
La sécurité de ces nations, s'étendant de la mer Baltique à la mer Noire, repose largement sur l’OTAN et les États-Unis. L’ascension potentielle de Donald Trump lors des prochaines élections suscite des craintes, car un président imprévisible représentant un retour à une politique étrangère isolationniste pourrait compromettre leurs intérêts de sécurité. L’inquiétude est d'autant plus grande lorsqu'on sait que Trump a exprimé son désir de « défaire » l’OTAN et a promis de résoudre le conflit en Ukraine « en vingt-quatre heures ».
Souveraineté et sécurité de l'Ukraine
Peut-on imaginer une Pologne, présidant le Conseil de l’Union européenne, accepter une défaite de l’Ukraine ? Les États d'Europe de l'Est, déjà sur le front face à l'agression russe, ne voudront certainement pas voir la garantie de sécurité de l’OTAN être subordonnée à des considérations politiques comme la régulation des plateformes d’Elon Musk par l’UE.
Relever des défis de souveraineté
Pour affirmer son rôle de leader dans le soutien à l’Ukraine, le ministre des affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, a tenu une réunion à Varsovie avec ses homologues français, allemand, italien et ukrainien le 19 novembre. La Pologne, perçue comme une puissance émergente sous la direction de Donald Tusk, se prépare à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne au 1er janvier 2025. Cela intervient alors que de nombreux Européens appellent à un réveil face à la menace croissante de la Russie.
Une architecture de sécurité européenne
Il est plus que temps de bâtir une architecture de sécurité européenne « de secours », qui viendrait compléter ou s’adjoindre à celle de l’OTAN. Les dirigeants européens, conscients que l’impérialisme russe ne se cantonnera pas à l’Ukraine, mettent en avant l’importance d’une réponse unie pour faire face à cette menace existentielle.
Quête d'une politique de défense commune
La tendance actuelle vers une Europe plus autonome militairement est également renforcée par la nécessité d’adopter des politiques énergétiques communes afin de réduire la dépendance vis-à-vis du gaz russe. Alors que les crises se multiplient, de plus en plus de pays européens plaident pour un renforcement de la coopération en matière de défense et un investissement accru dans leurs capacités militaires.
Conclusion
Ainsi, le rêve d'une « Europe puissance » semble non seulement une ambition désirable mais aussi une obligation incontournable pour garantir la sécurité, la souveraineté, et la stabilité de l’Europe face aux défis contemporains.