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Liban : Pourquoi la France refuse de considérer la branche politique du Hezbollah comme terroriste

2024-10-03

Auteur: Chloé

Alors que la situation au Liban continue d'évoluer, la France maintient sa position prudente vis-à-vis du Hezbollah, en particulier de sa branche politique. Cette attitude suscite de vives réactions, notamment à la suite de la déclaration de Joe Biden, qualifiant l'assassinat d'Hassan Nasrallah de « mesure de justice ». La diplomatie française reste silencieuse sur ce sujet, provoquant l'indignation de certains experts et anciens militaires.

Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine et historien militaire, a exprimé son mécontentement en soulignant que le Hezbollah a tué de nombreux Français par le passé : « Je ne me souviens pas avoir vu de déclaration officielle rappelant que les ordures du Hezbollah ont tué de nombreux Français dans le passé et qu'ils méritent largement de périr. » Cela met en lumière une question cruciale : pourquoi la France s'abstient-elle de désigner officiellement le Hezbollah comme organisation terroriste ?

Le mouvement chiite libanais, actif depuis les années 1980, a effectivement orchestré plusieurs attentats en France, en réaction au soutien accordé par Paris à l'Irak durant la guerre contre l'Iran. Cet engagement militaire français a exacerbé les tensions et conduit à des frappes violentes, dont l'attentat meurtrier à l'hôtel Drakkar à Beyrouth en 1983, qui a causé la mort de 58 soldats français.

La position de la France semble être dictée par des considérations géopolitiques et diplomatiques. En maintenant un dialogue ouvert avec la branche politique du Hezbollah, Paris espère jouer un rôle stabilisateur au Liban, alors que le pays est en proie à une grave crise économique et politique. Certains analystes estiment que cette approche pourrait favoriser la paix et la réconciliation, tandis que d'autres craignent qu'elle ne legitime un groupe considéré comme responsable de nombreux actes de violence.

En somme, la question reste ouverte : la nécessité d'une stabilisation au Liban justifie-t-elle cette attitude ambivalente ? La France, une fois de plus, navigue dans les eaux tumultueuses de la diplomatie moyen-orientale.