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L'Uruguay sous la houlette de la gauche : Yamandu Orsi triomphe et promet un futur inclusif

2024-11-25

Auteur: Jean

L'Uruguay connaît un renouveau politique avec le retour de la gauche au pouvoir. Yamandu Orsi, leader du Frente Amplio (Front large), a remporté le second tour de l'élection présidentielle le 24 novembre, battant Alvaro Delgado du Parti national, qui dirigeait le pays depuis 2020.

D'après les résultats officiels de la Cour électorale, Orsi a obtenu 51,88 % des voix (1 123 420 votes), contre 48,12 % (1 042 001 votes) pour Delgado, tandis que presque 90 % des électeurs se sont rendus aux urnes dans ce pays de 3,4 millions d'habitants, où le vote est obligatoire.

Dans son discours victorieux, Yamandu Orsi a promis de favoriser le dialogue national, en invitant toutes les parties qu'il représente à participer à construire un avenir meilleur pour le pays. « Nous avons besoin d'écouter ceux qui pensent différemment, car chacun a son rôle à jouer », a-t-il souligné, mettant l'accent sur l'importance de l'unité dans une démocratie.

Alvaro Delgado, pour sa part, a reconnu la victoire de son adversaire et a exprimé sa volonté de collaborer au processus de transition, un geste venant d'un ancien secrétaire de la présidence qui avait pour slogan : « Réélire un bon gouvernement ».

Âgé de 57 ans, Orsi, ancien professeur d'histoire et militant de longue date, prendra ses fonctions le 1er mars 2025. Il succédera à Luis Lacalle Pou, du Parti national, qui ne pouvait pas se présenter pour un deuxième mandat consécutif, conformément à la constitution.

La victoire d'Orsi annonce un changement, mais pas une rupture radicale. Le nouvel élu a promis une approche prudente qui se concentrera sur le relancement de la croissance économique et la réduction du déficit budgétaire, tout en s'engageant à lutter contre la criminalité liée au narcotrafic. Orsi a également mis l'accent sur le besoin de renforcer les échanges régionaux, poursuivant ainsi une politique d'ouverture qui pourrait favoriser des relations plus étroites avec les pays voisins.

L'ancien président José Pepe Mujica, figure emblématique de la gauche uruguayenne, a joué un rôle essentiel durant cette campagne en mobilisant les jeunes électeurs. À 89 ans, sa présence et ses messages ont soutenu un retour à la gouvernance de gauche, après plusieurs années de droite.

La victoire du Frente Amplio ne se limite pas qu'à la présidentielle : lors des élections générales qui ont eu lieu en même temps, ils ont également obtenu seize sièges au Sénat et 48 à la Chambre des députés, marquant une dynamique politique forte pour les années à venir.

Cette victoire est saluée au-delà des frontières uruguayennes, Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil, a réagi en qualifiant ce succès de « victoire pour toute l'Amérique latine et les Caraïbes ».

Avec Yamandu Orsi à sa tête, l'Uruguay semble sur le point d'ouvrir un nouveau chapitre, avec l'espoir d'une gouvernance inclusive qui promet de réunir un pays à nouveau fracturé.