Santé

Maladie d’Alzheimer : Un neurologue bordelais révolutionne le diagnostic

2025-04-06

Auteur: Sophie

Vincent Planche, un neurologue de Bordeaux, est déterminé à faire avancer la recherche sur la maladie d’Alzheimer en rendant son diagnostic plus précis. Dans une récente étude publiée le 4 avril 2024 dans le prestigieux « Jama Neurology », il présente une utilisation innovante des biomarqueurs sanguins pour diagnostiquer cette maladie qui touche entre 900 000 et 1,2 million de personnes en France.

"Ces cinq dernières années, les techniques biologiques ont beaucoup progressé. Désormais, il est possible de confirmer par une simple prise de sang qu’un patient présente des lésions cérébrales liées à la maladie d’Alzheimer," explique-t-il. Auparavant, ce diagnostic nécessitait une ponction lombaire, un acte invasif, ou une imagerie par TEP, qui est coûteuse et peu accessible.

Cependant, Vincent Planche met en garde contre le surdiagnostic. "Certaines recherches se concentrent uniquement sur les résultats biologiques, comme les analyses sanguines, mais cela peut entraîner de nombreuses erreurs de diagnostic," souligne-t-il. Selon lui, une prise de sang ne doit pas être l’unique indicateur. Un examen neuropsychologique complet et l’observation de symptômes compatibles sont cruciaux avant de confirmer un diagnostic par biomarqueurs sanguins.

Cette avancée scientifique s'appuie sur la cohorte Memento, rassemblant plus de 2 300 patients français suivis pendant cinq ans, permettant d'accéder aux bilans neuropsychologiques, IRM et prélèvements sanguins.

Vincent Planche, qui travaille sur Alzheimer depuis 2017, se passionne pour son sujet, conscient que la recherche sur cette maladie est un enjeu de santé publique majeur. "Il y a encore beaucoup de mystères à percer, et je souhaite que mes travaux puissent faire progresser la prise en charge des patients," confie-t-il, tout en affichant une lueur d'enthousiasme.

Parallèlement à son travail, il enseigne à l’université, rappelant l’importance du contact humain dans ses recherches. "Comprendre la maladie et les besoins des patients est crucial pour définir nos prochaines étapes de recherche," affirme-t-il. Un axe de travail prioritaire est la découverte de biomarqueurs pronostics pour anticiper l’évolution de la maladie, une question souvent posée par les proches des patients.

Vincent Planche s’efforce également de mieux modéliser la maladie chez l’animal, ce qui pourrait ouvrir de nouvelles voies pour le traitement. Ses études se basent sur la physiopathologie de la maladie, avec une attention particulière sur la protéine tau, désignée comme l’« ennemi numéro 1 » d’Alzheimer. Des recherches ont montré que l’agrégation de cette protéine contribue à la mort neuronale.

Ses travaux sur la protéine tau lui ont valu le prix médical de la Fondation Philippe-Chartrier en mars dernier. "Chaque recherche soulève de nouvelles questions, c’est à la fois vertigineux et fascinant," conclut-il. La prochaine étape ? Tester de nouveaux médicaments, car le chemin vers une meilleure compréhension de l’Alzheimer est encore long mais prometteur.