Nation

Meurtre de Philippine : une victime appelle à une réforme urgente pour prévenir les récidives de crimes sexuels

2024-09-30

Auteur: Louis

"Je pense à Philippine et à sa famille, et je suis profondément peinée." Dans une lettre adressée à l'AFP, le 29 septembre, la 'première victime de Taha O.', le principal suspect du meurtre de cette étudiante de 19 ans, a exprimé sa tristesse tout en appelant à une meilleure prévention des récidives dans les crimes sexuels. Cette femme, dont l'identité est protégée, a suggéré le 'lancement d'une commission d'enquête' sur ce problème de récidive qui afflige tant de victimes.

"J'ai tout mis en œuvre pour empêcher que ma propre expérience ne se reproduise", a-t-elle déclaré, faisant référence à la découverte du corps de Philippine, trouvé enterré dans le bois de Boulogne, à l'ouest de Paris, le 21 septembre. "J'ai porté plainte, j'ai tenu bon pendant deux ans d'enquête et de procès, en espérant que mon action protégerait d'autres femmes", a-t-elle poursuivi.

Elle a également évoqué la douleur des proches de Philippine et le 'vide insupportable' laissé par sa disparition, posant des questions cruciales : "Pourquoi le système pénitentiaire n'a-t-il pas réussi à prévenir cette récidive ? Pourquoi n'a-t-on pas pu stopper cette escalade de violence qui a conduit au meurtre d'une jeune femme ?"

Le danger de récidive est bien connu

Taha O., 22 ans, a été arrêté en Suisse et est le principal suspect dans ce tragique meurtre. Les autorités françaises ont déjà formulé une demande d'extradition, alors que cet homme, d'origine marocaine, était sous une obligation de quitter le territoire français depuis sa libération en juin 2024 après avoir purgé une peine pour viol. Sa récente libération de rétention administrative, malgré un "risque de récidive", a provoqué une onde de choc dans la classe politique, en particulier à droite et à l'extrême droite. Le ministre de l'Intérieur a plaidé pour une révision des lois existantes afin de mieux protéger les citoyens français.

Cependant, la précédente victime de Taha O. a averti que le dysfonctionnement de l'OQTF ne doit pas détourner l'attention du problème fondamental de la récidive. Elle a soulevé des questions cruciales sur les mesures de prévention mises en place dans les centres de détention pour réduire le risque de récidive et sur les programmes d'accompagnement pour la réinsertion des détenus. "Quelles mesures sont réellement appliquées pour éviter que ces crimes ne se reproduisent ?" a-t-elle interpellé.

En finalité, elle a aussi posé une question essentielle : "Même si l'OQTF avait été appliquée, quel cadre de coopération internationale existe pour prévenir la récidive de crimes sexuels par des criminels expulsés ? Notre engagement pour la santé et la sécurité des citoyens ne devrait pas s'arrêter à nos frontières."

Cette affaire tragique appelle à une réflexion urgente sur la manière dont le système judiciaire et pénitentiaire peut mieux protéger les victimes potentielles et prévenir des crimes similaires à l'avenir.