Affaires

«On a vécu un séisme sur le business» : la recomposition du marché mondial des puces met l’Europe KO

2024-11-22

Auteur: Julie

Une déclaration sans équivoque a marqué le récent salon Electronica à Munich : l’Europe est en train de manquer son rendez-vous avec l’avenir des semi-conducteurs. Un représentant de Bruxelles y a souligné que malgré les ambitions du Chips Act, adopté début 2023, l'Europe ne parviendra pas à atteindre ses objectifs. Ce projet ambitieux visait à lever 100 milliards d'euros d'investissements publics et privés pour doubler la part de marché de l'Europe dans les ventes mondiales de puces, visant à atteindre 20 % d'ici 2030.

Cependant, la réalité est mordante : selon les dernières analyses, la part de marché actuelle de l'Europe dans le secteur des semi-conducteurs ne passerait que de 8 % à 11 % d'ici la fin de la décennie. Cette révélation fait écho aux inquiétudes exprimées par plusieurs acteurs de l'industrie, qui estiment que le manque de collaboration entre les pays européens et la lenteur des investissements publiques pourraient compromettre l'ensemble du secteur.

Le contexte mondial est également très préoccupant. Des géants comme les États-Unis et la Chine continuent d’investir massivement dans la technologie des semi-conducteurs, rendant la concurrence encore plus rugueuse pour l’Europe. Des tensions géopolitiques, notamment autour de la chaîne d’approvisionnement et l’accès aux matières premières, compliquent la situation. L'ex-ministre français Bruno Le Maire a également souligné l'importance de l'innovation et de la recherche pour redynamiser le secteur en Europe.

Face à ce constat alarmant, de nombreuses entreprises européennes sont dans l'incertitude, remettant en question leurs investissements futurs. La question qui se pose désormais : l'Europe parviendra-t-elle à renforcer sa présence dans un domaine aussi vital que les semi-conducteurs, ou sera-t-elle condamnée à rester un acteur secondaire sur ce marché en pleine évolution ? La vigilance s'impose, car l'avenir économique de l'Europe pourrait en dépendre.