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Paris : La limitation à 50 km/h sur le périphérique, une mesure bénéfique ou nuisible ?

2024-09-29

Le périphérique parisien, un axe routier de 35,04 km encirclant la capitale, fait l'objet d'un changement radical de réglementation : la vitesse sera abaissée à 50 km/h dès mardi, rejoignant ainsi la limitation déjà en vigueur en ville. Cette décision, impulsée par Anne Hidalgo, la maire de Paris, vise à diminuer la pollution et le bruit que subissent quotidiennement plus de 550.000 riverains. Avec environ 1,2 million de véhicules circulant chaque jour sur ce périphérique, le bilan environnemental est un enjeu majeur.

Pour répondre à la question qui brûle les lèvres : serons-nous verbalisés dès le 1er octobre pour excès de vitesse ? Le responsable de la mairie, Patrick Bloche, précise qu'il y aura une période de transition, permettant aux usagers de s'adapter à ce changement sans crainte de contraventions immédiates.

Mais cette mesure sera-t-elle efficace pour réduire le bruit ? L'Observatoire du bruit de Bruitparif anticipe un gain de 2 à 3 décibels, surtout la nuit lorsque le trafic est moindre, ce qui représente une amélioration significative pour les résidents les plus exposés.

Les critiques ne manquent pas ; certains élus, comme Valérie Pécresse, suggèrent une approche alternative, telle que l'utilisation de revêtements phoniques. Ce type de solution, ayant déjà coûté 18 millions d'euros à la ville, aurait pu être une option viable, surtout compte tenu de leur efficacité potentielle de 7 décibels de réduction de bruit. Cependant, ces revêtements ont leurs limites et perdent de leur efficacité avec le temps.

Qu'en est-il de l'impact sur la pollution de l'air ? Les études restent partagées concernant les effets d'une telle réduction de vitesse. Certains experts affirment que diminuer la vitesse sur les routes peut diminuer les émissions de gaz toxiques, mais d'autres soulignent que cela pourrait entraîner davantage de bouchons et une aggravation de la pollution sur d'autres axes routiers.

Pour améliorer la fluidité du trafic et favoriser les transports en commun, la mairie envisage de réserver la voie la plus extérieure du périphérique aux bus, taxis et covoiturage. Cependant, cette proposition reste soumise à des négociations avec la préfecture de police, et les craintes d'une congestion accrue à l'échelle de l'Île-de-France demeurent.

Ainsi, alors que le passage à 50 km/h sur le périphérique parisien approche, la question reste ouverte : cette mesure sera-t-elle le remède tant espéré pour une ville plus verte, ou simplement une nouvelle contrainte pour les franciliens ?