La 15e édition du salon Aeromart se tiendra le 3 décembre 2024 à Toulouse, mais l'événement sera marqué par une ombre majeure : la crise actuelle qui touche les fournisseurs aéronautiques. Selon une étude menée par la Banque de France à la demande du Gifas*, près de quarante grands sous-traitants aériens étaient en grande difficulté financière l'année dernière. Les secteurs les plus impactés, notamment l'usinage et l'aérostructure, restent vulnérables malgré une reprise timide du marché.

L'enquête, qui a examiné les bilans financiers de 200 entreprises, révèle que près de 20 % des équipementiers d'Airbus et de Safran étaient en risque de défaillance, avec des niveaux d'endettement alarmants. En outre, 30 % de ces grands fournisseurs ont enregistré des pertes, une tendance qui semble persister malgré les promesses de reprise de l'industrie.

Les conséquences de la crise sanitaire continuent d'affecter le secteur, dont l'effectif a été réduit de 20 %, provoquant une perte de productivité estimée entre 10 et 15 % parmi les segments les plus critiques. En parallèle, les entreprises doivent maintenant rembourser les prêts garantis par l'État, contractés durant la pandémie, alors qu'elles doivent également faire face à des investissements nécessaires pour répondre à la demande croissante en matière de production et de durabilité.

De surcroît, la flambée des coûts liée à la guerre en Ukraine pose des défis supplémentaires : les prix des matières premières et de l'énergie s'envolent, entraînant des hausses de production de 15 à 20 %. Incapables d'augmenter leurs tarifs en raison de contrats rigides, ces sous-traitants voient leurs marges s'amenuiser considérablement.

La situation est d'autant plus complexe pour les fournisseurs d'Airbus et de Safran qui travaillent aussi pour Boeing, les mettant sous pression pour répondre aux exigences de production, tout en devant gérer la chute d'activité que traverse l'Américain. Les choix stratégiques à faire dans ce contexte délicat sont cruciaux pour leur survie.

Cependant, il subsiste de l'espoir ! Alors qu'une quarantaine de ces grands sous-traitants font face à un avenir incertain, l'arrivée d'un fonds de soutien de 800 millions d'euros, baptisé "Aéro Partenaires", d'ici la fin de l'année, pourrait leur donner un coup de pouce bienvenu. Ce soutien visera à stabiliser le premier secteur exportateur français et à permettre à ces entreprises de redécoller.

Il est donc essentiel de suivre l'évolution de cette situation et de soutenir la filière aéronautique française qui, malgré les vents contraires, continue de jouer un rôle clé dans l'économie nationale. Que va-t-il advenir de ces sous-traitants dans les mois à venir ? Restez à l'écoute pour plus d'actualités sur cette crise qui menace des milliers d'emplois en France !

* Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales