
« Préparez-vous au pire » : 25 ans après l'élection de Vladimir Poutine, quel est son véritable héritage ?
2025-03-26
Auteur: Philippe
Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir en Russie en décembre 1999 grâce à un intérim consécutif à la démission de Boris Eltsine, avant d'être élu président le 26 mars 2000. Sous son régime autoritaire, les oppositions ont été systématiquement réprimées, et par le biais d'un référendum, il a pu étendre son mandat jusqu'en 2036, ce qui traduit une stabilité apparente de son pouvoir.
Quel bilan peut-on dresser de ces 25 années de règne ? À une époque où la Russie fait face à des difficultés économiques croissantes et à un enlisement militaire en Ukraine, la perception que la population a de son dirigeant soulève des questions cruciales. La mort d'Alexeï Navalny, un leader de l'opposition emprisonné par le régime, soulève des interrogations sur l'état de la dissidence en Russie.
Au début des années 2000, Poutine avait hérité d'une situation économique prometteuse, soutenue par la hausse des prix du pétrole. Cependant, il a choisi de privilégier la sécurité politique à la prospérité économique, freinant le développement d'une classe moyenne susceptible de contester son autorité. Cette stratégie a eu pour conséquence de maintenir une grande partie de la population dans la pauvreté, notamment en dehors des grands centres urbains comme Moscou et Saint-Pétersbourg.
Ironiquement, alors que Poutine a connu un certain niveau de popularité au début de sa carrière, cette dynamique a basculé après son retour à la présidence en 2012, déclenchant des manifestations massives. Depuis lors, le climat de peur et de répression s'est intensifié, rendant difficile l'expression de critiques ouvertes contre le gouvernement. Aujourd'hui, la majorité des Russes semblent résignés, car s'opposer au régime pourrait coûter cher.
L'adoption de réformes constitutionnelles en 2020, permettant à Poutine de rester au pouvoir jusqu'en 2036, renforce l'idée qu'il ne prévoit pas de quitter le Kremlin de sitôt. Les élites russes se questionnent en privé sur l'avenir du pays après Poutine, mais le débat est largement absent dans l'opinion publique. Certains experts avancent qu'il pourrait rester au pouvoir jusqu'à sa mort, tandis que d'autres envisagent un successeur contrôlé.
À propos de la situation en Ukraine, alors qu'un cessez-le-feu est négocié, des inquiétudes émergent sur les ambitions territoriales de Poutine. Si les nations occidentales montrent des signes de faiblesse, il pourrait être tenté d'étendre ses revendications, mettant potentiellement les pays baltes en danger.
Il est impératif de se préparer au pire. Le Vladimir Poutine d'aujourd'hui est très différent de celui d'il y a quelques années ; il est devenu plus radical et moins enclin à reculer. L'Europe doit rester vigilante face à un régime qui semble persister à mener une guerre hybride, héritée d'une logique de confrontation face à une démocratie qu'il perçoit comme une menace pour son existence.