Lundi 7 octobre, deux chercheurs, Victor Ambros et Gary Ruvkun, ont été couronnés du prestigieux prix Nobel de médecine pour leurs recherches sur les micro-ARN. Ce succès n'est pas le fruit du hasard : la science aurait presque pu prévoir leur victoire. Ils rejoindront également Geoffrey Hinton et John Hopfield, lauréats du prix Nobel de physique le 8 octobre. Ces quatre scientifiques incarnent le profil type des lauréats de Nobel, selon une étude récemment publiée dans la revue Nature.

Les journalistes Kerri Smith et Chris Ryan ont analysé les données de 646 lauréats depuis 1901, révélant les traits communs qui augmentent les chances d'obtenir cette prestigieuse distinction. Premier constat : la majorité des lauréats sont des hommes, avec seulement 20 femmes ayant reçu un prix Nobel au XXe siècle. Heureusement, les choses ont évolué, et depuis 2000, 15 femmes ont décroché le prix, surtout dans les domaines de la médecine.

Un autre point intéressant est que l'âge moyen des lauréats est de 58 ans, avec une tendance à croire que le succès arrive souvent avec l'expérience. Le lauréat le plus âgé, John Goodenough, a reçu son prix à 97 ans pour ses innovations en matière de batteries lithium-ion. Les deux lauréats de médecine de 2024 ont 70 et 72 ans, tandis que Hinton et Hopfield respectivement 76 et 91 ans, s'inscrivent donc parfaitement dans cette tranche d'âge.

En ce qui concerne la localisation géographique, plus de la moitié des Nobel scientifiques (54%) sont basés en Amérique du Nord. Les universitaires américains, en particulier ceux de l'Université de Californie à Berkeley, se distinguent par leur succès : 38 prix Nobel viennent de cette institution.

Les domaines de recherche ayant le plus de lauréats sont la physique des particules, la biologie cellulaire, la physique atomique, les neurosciences et la chimie moléculaire. Ce qui souligne l'importance de choisir une spécialité stratégique pour augmenter ses chances.

En outre, l'héritage académique joue un rôle non négligeable, avec une grande partie des lauréats provenant de la même lignée universitaire, ce qui fait émerger des réseaux influents. Par exemple, John W. Strutt a eu 228 descendants universitaires qui ont tous reçu un prix Nobel.

Cependant, malgré tous ces succès, un manque de diversité demeure dans cette communauté de lauréats. Le comité du Nobel a affirmé qu'il travaille activement à élargir le processus de nomination pour inclure plus de diversité en termes de sexe, de nationalité et de spécialités scientifiques. Cela appelle à une réflexion sur l'importance de l'inclusivité dans le monde scientifique, qui pourrait conduire à des innovations encore plus révolutionnaires.

En somme, pour ceux qui aspirent à rejoindre les rangs prestigieux des Nobel, il est essentiel d’être patient, car les scientifiques peuvent passer des décennies à peaufiner leurs recherches avant d'être reconnus. Mais attention : aucun prix Nobel n'est attribué à titre posthume. Alors n'attendez pas trop pour faire avancer vos découvertes !