Procès des viols de Mazan : Dominique Pelicot clame son rôle dans cette sordide affaire
2024-11-19
Auteur: Emma
Lors de son ultime audition, Dominique Pelicot a livré une déclaration poignante, entrecoupée de sanglots, s'adressant à ses enfants. Accompagné des plaintes de sa fille Caroline, il a répondu aux questions des avocats de ses cinquante co-accusés, mais n'a rien révélé de nouveau depuis le début de son procès pour avoir drogué sa femme et l'avoir livrée à des dizaines d'agresseurs sexuels recrutés sur Internet.
Les avocats des co-accusés affirment que Pelicot tente de minimiser sa responsabilité en insinuant qu'il a orchestré cette tragédie. Un mois après son arrestation initiale, il aurait même révélé aux enquêteurs l'emplacement de son disque dur contenant des preuves compromettantes, tout en ayant pris soin d'effacer des fichiers incriminants liés à sa fille. Pour les avocats, cela démontre un désir dévastateur d'exercer un contrôle sur cette affaire, même après avoir causé tant de souffrances.
"Je suis autant, si ce n’est plus responsable qu’eux, puisque je suis désigné comme le chef d’orchestre. Sans moi, ils ne seraient pas ici, et sans eux, je ne serais pas là non plus", a déclaré Pelicot, confronté à la question de sa part de responsabilité. Ce dernier chiffre son implication à 60 ou 70 %, affirmant que la culpabilité est partagée.
Son passé criminel jette une ombre sur le procès. Pelicot a reconnu avoir tenté de violer une femme en 1999 à Paris, un crime pour lequel il n'a pas encore été jugé. D'ailleurs, l'enquête concernant un possible lien avec un meurtre et un viol survenus en 1991, qu'il a d'abord niés avant d'être confondu par son ADN, continue d'inquiéter la justice.
Au cours des auditions, plusieurs avocats ont rappelé que son parcours déviant n’a pas commencé en 2013 à Mazan, mais bien vingt ans auparavant. Une avocate a interrogé Pelicot sur les manquements dans ses actions pour empêcher ses co-accusés de s'enfoncer avec lui. Pelicot a répondu avec une certaine arrogance, qualifiant ses actions de « dégoûtantes », tout en se défendant avec véhémence : « Je ne me félicite jamais de ce que j'ai fait. »
La défense des co-accusés dépeint souvent ces derniers comme des victimes d'une manipulation diabolique, qui pensaient participer à un jeu sexuel consensuel et auraient également été drogués. Pelicot, quant à lui, maintient avec fermeté qu'ils étaient tous conscients de leurs actes. Dans un moment cynique, il suggère que les tentatives de défense des co-accusés peuvent simplement être le premier réflexe pour « sauver leur peau ».
Alors que le procès se poursuit, de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme des échecs institutionnels dans la prévention et la sanction de ces comportements criminels. Les prochaines auditions s'annoncent cruciales pour déterminer la véritable portée de cette affaire sordide.