Nation

Procès des viols de Mazan : tensions et révélations au cœur des débats

2024-09-26

Procès des viols de Mazan : tensions et révélations au cœur des débats

Les avocats de Gisèle Pelicot ont marqué un tournant dans le procès des viols de Mazan mercredi 26 septembre, en annonçant leur demande de lever le huis clos pour la diffusion des vidéos incriminantes. Stéphan Babonneau, l'un des avocats de Gisèle, a confirmé : "Je déposerai des conclusions lundi". Cette décision a suscité un vif débat parmi les avocats des accusés, certains appelant à une plus grande transparence, tandis que d'autres craignent des répercussions sur la justice.

Dominique Pelicot, l'époux de Gisèle, a avoué avoir drogué sa femme pendant une période de dix ans pour la violer et l'exploiter sexuellement devant des dizaines d'hommes. Actuellement, une cinquantaine d'accusés sont jugés à Avignon depuis le 2 septembre, une affaire qui ébranle la société.

Les audiences cessent momentanément d'être publiques : vendredis passés, deux sessions de diffusion de photos et vidéos en présence de journalistes ont lieu. Cependant, face à cette exposition, l’avocat général Jean-François Mayet a plaidé pour que toutes les images soient examinées par la cour, une proposition qui a reçu le soutien des parties civiles. Des avocats représentant d'autres accusés ont toutefois catégoriquement rejeté cette idée, remettant en question l'utilité d'un tel "débâcle nauséabond" dans le cadre du procès.

Le président de la cour criminelle, Roger Arata, a décidé que les images seraient diffusées selon un processus au cas par cas. Soulignant que ces clichés pourraient choquer, il a convenu que les projections se dérouleraient sans la présence du public ni de la presse. "C'est un procès qui a le pouvoir de changer notre société. Mais cela exige que nous fassions face à la réalité du viol", a commenté Me Babonneau, appelant à une même responsabilité collective.

Les tensions ne sont pas prêtes de s'apaiser. Selon M. Arata, il faudrait "au moins deux heures" pour que les parties s'expriment sur les conclusions des avocats de Gisèle, ce qui présage des débats passionnés dans cette affaire hautement médiatisée. Lors d'un briefing, le président a précisé que la date de ce débat n’était pas encore fixée, mais les avocats seraient prévenus à l'avance.

De plus, des vidéos doivent être diffusées ce jeudi, probablement en l'absence de journaliste, une décision qui a déclenché l’indignation de l'Association de la presse judiciaire. Celle-ci a condamné les "méthodes abusives et méprisantes" de M. Arata, arguant qu'il contourne les protocoles judiciaires en invoquant son autorité pour exclure la presse, contradiction notoire dans un procès où la transparence est cruciale.

Le procès des viols de Mazan soulève des questions sur la gestion de la justice médiatique et l'équilibre entre le droit de la société à l'information et les droits des parties impliquées. La suite des événements se promet ainsi aussi explosive que révélatrice.