Ce jeudi, la Russie a annoncé avec enthousiasme le renforcement de sa coopération militaire avec le Mali, à l'occasion de la visite à Moscou des chefs de la diplomatie de l'Alliance des États du Sahel (AES). « Notre coopération dans le domaine militaire s'intensifie », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une rencontre avec son homologue malien, Abdoulaye Diop.

L'AES, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est dirigée par des régimes militaires ayant pris le pouvoir par des putschs entre 2020 et 2023. Ces pays, dans une quête de réduction de l'influence française, se tournent de plus en plus vers la Russie pour des partenariats stratégiques.

« Nos militaires cooperent activement avec les forces maliennes, notamment en matière de formation », a ajouté M. Lavrov, bien qu'il n'ait pas précisé les modalités concrètes de cette collaboration. Il a également salué la collaboration étroite entre les deux pays dans le domaine de la politique étrangère, particulièrement au sein des instances internationales comme l'ONU. M. Diop a exprimé sa reconnaissance pour le soutien constant de Moscou, affirmant que la coopération militaire « se déroule bien sur le terrain ».

En outre, M. Diop a annoncé que le président malien, Assimi Goïta, se rendrait à Moscou en juin prochain pour une visite officielle, soulignant ainsi les liens en constante évolution entre les deux nations. La Russie, avec l'appui de la société de mercenaires Wagner intégrée dans l’Africa Corps, s'engage aux côtés des pays de l'AES pour lutter contre l'extrémisme jihadiste, qui a causé des pertes humaines considérables dans la région.

Ces développements soulèvent des questions sur l'avenir des relations entre ces pays et la France, qui a traditionnellement exercé une influence majeure en Afrique de l'Ouest. Alors que la Russie renforce sa présence, le paysage géopolitique africain est en pleine mutation.