La situation, bien que présentée sommairement, est loin de faire bonne figure. Les 14 employés, incluant pilotes et personnel navigant, se retrouvent dans une situation critique depuis que Ryanair a quitté Bordeaux le 27 octobre. Damien Mourgues, steward et délégué syndical du SNPNC-FO, explique que même si les salariés continuent de recevoir un salaire, la perte de leur activité est source d'angoisse. "Oui, certains pourraient penser que c'est des vacances prolongées... Mais c'est surtout un purgatoire pour notre avenir professionnel."

Ryanair a annoncé la fermeture de sa base à Bordeaux en raison de l'échec des négociations avec l’aéroport sur l’expansion de ses services low-cost. Les trois avions stationnés à Mérignac et les secteurs d'emploi associés sont désormais destinés à d'autres lieux. Le CSE de Malta Air, qui embauche le personnel pour Ryanair, a été alerté sur les conséquences de cette décision. Cependant, l'entreprise n'a pas pris en compte les préoccupations des travailleurs et a demandé des préférences quant à leur avenir, avant de leur proposer des transferts que beaucoup ont refusés, car ils ont des attaches familiales à Bordeaux.

Vers un possible licenciement collectif, la situation s'aggrave. Le CSE a porté l'affaire devant un tribunal en raison d'un manque d'information concernant un plan de sauvegarde de l’emploi. Un juge a établi que, puisqu’un nombre significatif d'employés avait refusé le transfert, Malta Air devait convoquer le CSE pour envisager des licenciements collectifs. Malgré cela, la bureaucratie demeure sans réponse, laissant les employés dans l'incertitude.

"Nous avons été placés en repos permanent, ce qui est décourageant," déplore héroïquement Damien Mourgues. Bien qu'ils reçoivent des paiements, la partie variable de leurs salaires, qui dépend des primes de vol, est amputée. Cela représente une perte financière significative pour ces employés qui vivent dans une situation d'attente et d'angoisse.