
"Salaires réduits, petits commerces en danger : la nouvelle réforme de la TVA suscite l'inquiétude des entrepreneurs indépendants !"
2025-03-26
Auteur: Emma
L'angoisse s'intensifie chez les entrepreneurs indépendants face à la nouvelle réforme de la TVA stipulant qu'à partir de 2025, les microentrepreneurs seront soumis à la TVA dès leur premier chiffre d'affaires de 25 000 euros. Bien que cette mesure soit suspendue jusqu'au 1er juin 2025, elle alerte déjà de nombreux acteurs du secteur économique, qui appellent le Sénat à annuler définitivement cette réforme.
Dolorès Dell Angela, responsable d'ateliers de mémoire pour les personnes âgées, souligne : "Cela signifierait que je devrais augmenter mes tarifs de 22 à 24 euros, rendant mes séances inaccessibles pour certaines mamies !" Ce sentiment d'inquiétude est partagé par Sandrine Gast, une entrepreneuse spécialisée dans la mercerie, qui déclare : "Si le seuil de la TVA est abaissé à 25 000 euros, je serais contrainte de réduire mon salaire de 800 à 300 euros. Quelqu'un peut-il réellement vivre avec 25 000 euros par an ?"
Les petites entreprises, très souvent ancrées dans le vivant tissu économique des villes et villages, risquent de disparaître. Pour sensibiliser le public et faire entendre leur voix, des entrepreneurs se sont réunis à Strasbourg le 25 mars et dans quatorze autres villes de France pour manifester. Leur message : "Cette réforme menace notre survie !"
Sébastien Reda, un artisan brasseur indépendant, met en lumière la réalité de nombreux entrepreneurs : "Notre but n'est pas d’accumuler des richesses ; nous voulons seulement vivre de notre passion et de notre travail." Actuellement, jusqu'à 85 000 euros de chiffre d'affaires pour les commerçants et 37 500 euros pour les services, la collecte de la TVA n'était pas obligatoire. Cependant, si le seuil est abaissé, ils devront ajouter la TVA dans leurs prix, ce qui entraînera inévitablement une hausse des tarifs et une diminution de la clientèle.
Des voix s'élèvent également contre le fait que certains auto-entrepreneurs, notamment dans le secteur de la friperie, ne peuvent pas récupérer la TVA sur leurs achats, car ils achètent hors taxes auprès de particuliers pour revendre à d'autres particuliers.
Face à cette crise imminente, la Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE) a lancé une pétition auprès du Sénat. Les signataires, en majorité des microentrepreneurs, espèrent recueillir 100 000 signatures pour forcer un débat sur ce sujet crucial. Étonnamment, en seulement cinq jours, ce chiffre a été atteint, illustrant l'urgence et l'inquiétude au sein de la communauté.
Installé dans le village pittoresque d'Eguisheim dans le Haut-Rhin, Sébastien sait qu'il sera moins touché par la mesure que d’autres entrepreneurs plus vulnérables. Néanmoins, il se bat pour la cause de ses confrères, qui risquent de fermer leurs portes.
Pour beaucoup, la création d'une entreprise indépendante représente un rêve. En 2024, sur un million d'entreprises créées en France, deux tiers sont des autoentreprises. En cette période de changements, ces entrepreneurs espèrent ne pas se réveiller trop vite dans un véritable cauchemar économique.