Scandale à Nantes : Un Responsable Informatique Accusé d'Espionnage sur des Notaires
2024-11-22
Auteur: Emma
Le jeudi 21 novembre, le tribunal correctionnel de Nantes a été le théâtre d'une affaire choquante impliquant deux employés d'une société spécialisée dans le conseil informatique. Ils sont accusés de plusieurs délits graves, notamment l'accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données (STAD) et la modification illégale des données résultant de cet accès.
Cette affaire a débuté en 2023, lorsqu'une installation suspecte a été découverte lors d'une intervention standard en Ille-et-Vilaine. Alarmée par la présence d'un logiciel malveillant sur ses serveurs, la chambre des notaires de ce département a rapidement alerté le procureur de la République de Rennes, qui a transmis le dossier à Nantes. C'est alors qu'une entreprise localisée à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique) a suscité l'intérêt des enquêteurs du laboratoire d’investigation opérationnelle du numérique de la police judiciaire de Nantes. Au fil de l’enquête, un total de 83 victimes a été identifié.
Les deux accusés, soupçonnés d'avoir mis en place entre août 2022 et mars 2023 une règle de redirection de mails sur des serveurs Exchange, auraient agi dans le but de surveiller la concurrence, notamment d’anciens collègues. Le principal accusé, un homme de 44 ans et fils de notaire, a une longue carrière en tant que technicien informatique à la chambre des notaires de Loire-Atlantique. Dirigeant sa propre société depuis 2016, il a confié à un de ses employés la tâche de déployer cette règle de redirection qui visait principalement les mails des concurrents.
Lors de son témoignage, l'employé a exprimé des doutes éthiques et légaux sur cette pratique, mais a finalement cédé face à l'autorité de son supérieur. Il a déclaré : « J'ai agi comme un imbécile ».
En expliquant ses motivations, l'accusé a évoqué des tensions internes, suspectant un ancien collègue de vouloir lui « voler » des clients. Ce climat de paranoïa et de compétition intense semble avoir conduit à de telles actions illégales, au détriment de la déontologie professionnelle.
Le procureur, visiblement indigné, a remis en question la légitimité de telles justifications, déclarant : « C'est vraiment votre réponse pour justifier vos actes ? ». Ce cas soulève des questions inquiétantes sur la sécurité des données personnelles et la déontologie dans le secteur informatique. Les suites judiciaires de cette affaire pourraient avoir des répercussions importantes sur la réputation des notaires impliqués et sur la confiance du public envers les services numériques.