À seulement 19 jours de l'élection présidentielle de la Fédération Française de Rugby (FFR), prévue pour le 19 octobre, un événement choquant vient de secouer le milieu du rugby français. Les 16 membres du Comité Directeur ont décidé de démissionner collectivement, un acte sans précédent qui soulève de nombreuses interrogations sur la direction actuelle de l'instance. Parmi les démissionnaires, on retrouve des figures emblématiques telles que Patrick Buisson, ancien rival de Florian Grill lors des élections passées, et Guilhem Guirado, soutient de Didier Codorniou, qui tente de contester la présidence de Grill.

Dans une lettre révélée par Le Figaro, ces membres expliquent leur décision par deux événements marquants. Le premier concerne une démarche controversée de la FFR à l'encontre de l'équipementier historique Le Coq Sportif. Selon leurs dépositions, la FFR a engagé une procédure de liquidation judiciaire contre l'entreprise sans prendre en compte les préjudices qui pourraient en résulter. Ils affirment que cela a même conduit le Tribunal de Commerce à débouter la fédération et à exposer celle-ci à une plainte d'abus de procédure déposée par Le Coq Sportif, avec une demande d'indemnisation de 50 000 euros.

Les signataires de la lettre fustigent ce qu'ils perçoivent comme "un aveuglement" et une "méfiance" à leur égard de la part de Florian Grill, contredisant ses discours sur une gouvernance ouverte et collaborative. Cette situation risque d'avoir des répercussions graves sur l'image de la FFR alors que le rugby français traverse déjà une période de turbulences.

La seconde raison, tragique, qui a poussé ces membres à se retirer est la découverte d'une tragédie survenue lors d'un stage de rugby au sein du club de SIGAVE, à l'île de Futuna. Le décès d'un jeune licencié de 13 ans, Jessop, noyé en mai 2024, a été porté à leur connaissance de manière informelle, quatre mois après les faits. Ce silence de la fédération face à un événement aussi tragique a profondément choqué les démissionnaires.

Florian Grill, de son côté, conteste les accusations, affirmant que la tragédie avait été évoquée lors d'une réunion du Bureau Fédéral en mai, et que des mesures avaient été prises pour informer les personnes concernées. Cependant, les démissionnaires contestent cette version, signalant l'absence de compassion et le manque de suivi vis-à-vis de la famille et du club du défunt.

Dans leur lettre, ils expriment également leur indignation face à une absence d'empathie manifestée par la fédération dans cette période douloureuse, soulignant une gestion où la communication semble primer sur l'humanité.

Les membres démissionnaires dénoncent "une politique dangereuse" qui menace non seulement la fédération mais également ses licenciés, alimentée par un désir de communication précipitée et mal orientée. Le paysage du rugby français est en émoi, et l'avenir de la FFR est désormais entre les mains des votants du 19 octobre. Un grand bouleversement attendu, mais que nous avons du mal à imaginer, tant la situation semble incertaine.