TEMOIGNAGES. "Quand des hommes s'approchent, on se méfie" : Ces femmes dénoncent le harcèlement "quotidien" dans les transports publics
2024-11-27
Auteur: Pierre
Les violences sexuelles et sexistes dans les transports publics ont augmenté de 15 % en un an. C'est ce qu'indique le bilan annuel des "atteintes à caractère sexiste dans les transports" pour 2023, publié par le ministère des Transports le 26 novembre dernier. Ce rapport révèle que 4 091 incidents ont été constatés à travers les réseaux de transport.
Parmi ces incidents, 36 % sont des "atteintes sexuelles et sexistes sans contact", 37 % concernent des "atteintes avec contact", et 27 % sont des "outrages sexistes". La majorité des agressions sont signalées en Île-de-France, comme l'a constaté le reporter de franceinfo.
"Chaque semaine, cela fait partie de mon quotidien..."
Sur un quai de RER, Victoire attend son train en banlieue parisienne, écouteurs aux oreilles, observant avec méfiance les personnes qui s'approchent. Elle est consciente que le harcèlement dans les transports est trop fréquent : "Chaque semaine, c'est une réalité, j'ai appris à ignorer", confie-t-elle.
Marie, une étudiante, partage des expériences similaires : "Je me suis déjà fait peloter dans le RER B en allant en classe, un homme s'est déjà masturbé devant moi, et j'entends souvent des insultes."
"Cela ne se produit pas seulement tard le soir, mais aussi souvent dans l'après-midi... C'est presque constant"
Marie, victime de harcèlement dans les transports parisien, souligne l'horreur de ces expériences. Le rapport ministériel met en évidence que la région parisienne concentre plus de la moitié des agressions signalées, que ce soit dans le RER, le Transilien ou le métro.
Une expérience choquante de Victoire illustre la gravité du problème : "Une fois, en montant dans un escalator, j'ai remarqué un téléphone sous ma jupe, en train de me filmer. Ma sœur a également vécu cela, un homme s'est mis derrière elle, et elle a eu peur en sentant sa main remonter le long de sa cuisse... On est toujours sur nos gardes, surtout quand des hommes viennent nous parler."