Ursula von der Leyen se trouve dans une confrontation directe avec Paris concernant l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur. Malgré une forte opposition de la France, la présidente de la Commission européenne a récemment déclaré que les négociations étaient « dans la dernière ligne droite ». Elle a reconnu que convaincre tous les pays des deux blocs de signer ce traité de libre-échange constituait un véritable défi, soulignant que « le diable est toujours dans les détails ».

Ce projet d'accord de libre-échange, qui implique les quatre pays fondateurs du Mercosur — Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay —, est en discussion depuis plus de 20 ans. Bien qu'un accord politique ait été atteint en 2019, l'adoption finale a été entravée par les réticences de plusieurs États membres, particulièrement la France. Pendant ce temps, des pays comme l'Allemagne et l'Espagne espèrent encore que le traité pourra être signé d'ici la fin de l'année.

Le président français Emmanuel Macron n'a pas caché son refus de soutenir cet accord dans sa forme actuelle, affirmant clairement son engagement envers la souveraineté alimentaire du pays. Après une rencontre avec son homologue argentin, Javier Milei, il a réitéré son opposition sur les réseaux sociaux, insistant sur le fait que la France « ne renoncera pas à sa souveraineté alimentaire ».

Les agriculteurs français, mobilisés contre cet accord, craignent une inondation de produits alimentaires argentins et brésiliens en Europe, augmentant la concurrence déloyale face à des normes environnementales et sanitaires strictes que doivent respecter les producteurs européens. L'issue de ces discussions pourrait avoir des répercussions significatives sur l'agriculture européenne, alors que l'UE s'efforce de naviguer entre ses besoins économiques et les préoccupations environnementales.