Dans un tournant déstabilisant pour l'éducation américaine, Donald Trump a confirmé qu'il signerait un décret ce jeudi 20 mars pour ordonner la fermeture du ministère de l'Éducation. Cette annonce a été révélée par un responsable de la Maison Blanche, et s'inscrit dans une promesse clé de sa campagne présidentielle, dévoilant son intention de démanteler une agence qui a longtemps été dans le collimateur des conservateurs.

Cette mesure vise non seulement à répondre à un vieux désir des républicains de réduire le rôle du gouvernement fédéral dans l'éducation, mais aussi à diminuer les dépenses publiques, un objectif cher à l'administration Trump. Pourtant, ce plan audacieux pourrait se heurter à des obstacles juridiques, rendant difficile la dissolution totale de l'agence.

Des licenciements massifs déjà en cours

Selon une note de la Maison Blanche, le décret demandera à la secrétaire Linda McMahon de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faciliter cette fermeture. Connue pour avoir été à la tête de la plus grande entreprise de catch aux États-Unis, McMahon a été choisie pour son rôle dans ce projet controversé. Le ministère a déjà entamé les licenciements, annonçant la réduction de près de la moitié de son personnel le 11 mars. Des coupes budgétaires significatives ont également touché des entités comme le Bureau des droits civiques, qui collectent des données essentielles sur les performances scolaires.

Un système éducatif menacé

La possible dissolution du ministère de l'Éducation soulève déjà la colère des élus démocrates, des syndicats d'enseignants et de nombreux parents, qui considèrent cela comme une attaque sans précédent contre l'éducation publique. Les défenseurs de l'école publique mettent en garde : un tel démantèlement pourrait transformer le système éducatif américain en un modèle profondément inégalitaire, laissant des millions d'enfants sans accès à une éducation équitable.

Le ministère, fondé en 1979 sous la présidence de Jimmy Carter, joue un rôle crucial dans le financement des écoles, en particulier celles situées dans des zones défavorisées. Bien que le gouvernement fédéral n'intervienne pas directement dans l'organisation de l'éducation, ses subventions sont vitales pour la survie d'innombrables programmes destinés à aider les élèves vulnérables.

Les répercussions des coupes budgétaires

La fermeture du ministère pourrait avoir des conséquences dévastatrices, surtout à un moment où une grande partie de son travail consiste à gérer des fonds d'aide essentiels pour les étudiants et les universités, allant des repas scolaires aux programmes d'aide pour les élèves sans domicile stable. De plus, l'agence joue un rôle important dans la protection des droits civiques dans les établissements scolaires.

Les républicains soutiennent l'idée de fermer le ministère depuis des décennies, arguant qu'il constitue un gaspillage des fonds publics et que les décisions devraient relever des États. Cependant, cette position a récemment trouvé un écho croissant parmi les parents conservateurs qui cherchent à reprendre le contrôle de l'éducation de leurs enfants.

Trump et la lutte contre les 'radicaux'

Pour Donald Trump, le ministère est un bastion de ce qu'il appelle des "radicaux" et des "marxistes" qui imposent leurs idées à travers des directives fédérales. Par ailleurs, son administration a largement utilisé le ministère pour mettre en œuvre des politiques controversées, telles que l'interdiction des athlètes transgenres dans les compétitions féminines, la répression des mouvements universitaires pro-palestiniens et la fin de programmes de diversité.

Ce développement survient dans un contexte où Trump tente de consolider son influence sur la politique éducative américaine et où les débats sur l'avenir des écoles publiques s'intensifient. Une chose est sûre : la bataille pour l'éducation aux États-Unis est loin d'être terminée.