Affaires

Une nouvelle taxation des jeux d’argent : Bercy en quête de 500 millions d’euros par an !

2024-10-03

Auteur: Marie

Une tempête se prépare au sommet de l'État français. Pour équilibrer le budget de 2025 qui nécessiterait 60 milliards d’euros, le gouvernement Barnier a dévoilé un projet de loi de finances (PLF) en gestation. Ce plan ambitieux inclut une augmentation des recettes de 20 milliards d’euros et des coupes de 40 milliards dans les dépenses, mais encore faut-il trouver de nouvelles sources de revenus. La piste la plus prometteuse ? Les jeux d’argent.

D'après des informations révélées par Les Échos et confirmées par Le Figaro, le ministère des Finances envisage de réviser les prélèvements sociaux qui frappent les loteries, les casinos, les paris sportifs, et le poker en ligne. Cette réforme viserait à simplifier le système complexe de cotisations sociales actuellement appliqué sur le produit brut des jeux (PBJ). Ce changement, prévu pour figurer dans le budget de la Sécurité sociale à présenter le 10 octobre, pourrait rapporter près de 500 millions d’euros chaque année.

Les prévisions sont encourageantes pour la Sécurité sociale, qui pourrait bénéficier directement de ces revenus. Les cotisations sociales que les acteurs de ce secteur versent sur le PBJ y sont déjà affectées. Face à l'impératif de réaliser près de 15 milliards d'euros d'économies dans le prochain budget, les responsables de la Sécurité sociale salueront sans doute une augmentation de près de 40% des recettes issues des jeux d'argent, si cette mesure est effectivement adoptée. De surcroît, le gouvernement envisagerait également d'instaurer une nouvelle taxe sur les dépenses publicitaires du secteur, augmentant ainsi les recettes de l'Assurance maladie.

Un secteur déjà sous pression fiscale

Cependant, cette mesure pourrait bouleverser l'univers des jeux d’argent, déjà soumis à une lourde fiscalité. Un rapport de la Cour des comptes de 2021 mettait en exergue le taux élevé des prélèvements fiscaux auxquels ce secteur est confronté en France. À noter également que la Française des Jeux, privatisée en 2019, pourrait être concernée par une « taxation exceptionnelle des grandes entreprises », projet évoqué par Barnier. Avec un chiffre d'affaires en 2022 s’élevant à 2,6 milliards d’euros, en hausse de 6,5 % par rapport à l'année précédente, la FDJ pourrait bien dépasser le seuil imposé par cette surtaxe sur les sociétés.

Le succès de la FDJ s'explique en partie par le nombre croissant de joueurs français : 27 millions d’individus ont tenté leur chance au moins une fois l’an dernier, avec une mise moyenne de cinq euros par semaine, soit un total remarquable de 20 milliards d’euros dépensés. En durcissant les taxes sur les jeux d'argent, le gouvernement pourrait atteindre plusieurs objectifs simultanément : renforcer les finances de la Sécurité sociale, qui doit faire face à une réduction de son budget, tout en luttant contre les comportements de jeu à risque. Selon les données fournies par le gouvernement, environ 6% des joueurs en France souffrent d’un risque modéré ou excessif d’addiction au jeu. Reste à voir comment cette réforme sera accueillie par un secteur en pleine expansion.