Santé

VIH : De nouvelles recommandations cruciales pour endiguer les transmissions en France !

2024-11-22

Auteur: Julie

En 2023, près de 5 500 nouvelles personnes ont été diagnostiquées porteuses du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en France, selon une estimation de Santé publique France (SPF) qui a pris en compte la sous-déclaration des cas. Cette situation préoccupante s'inscrit dans une tendance alarmante, car le nombre de nouvelles infections ne diminue plus, malgré l'existence de moyens de prévention efficaces.

Le professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), a exprimé son inquiétude lors d’une conférence de presse le 21 novembre : « Depuis quelques années, le nombre de nouvelles contaminations par le VIH ne baisse plus en France. »

Ce même jour, lors du congrès annuel de la Société française de lutte contre le sida à Biarritz, des recommandations importantes ont été présentées. Les trois grands organismes impliqués dans cette initiative, l’ANRS-MIE, la Haute Autorité de Santé (HAS) et le Conseil national du sida (CNS), ont analysé divers sujets essentiels, tels que les déterminants sociaux de l’infection, les traitements préventifs, le diagnostic et le suivi des personnes vivant avec le VIH, ainsi que les impacts de la grossesse sur ces traitements.

Une situation alarmante se dessine : en 2023, 43 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif, avec une proportion inquiétante de 27 % à un stade avancé, c'est-à-dire le stade sida. Cela signifie qu'une partie significative des personnes infectées ne reçoit pas de soins à temps, ce qui augmente le risque de transmission virale. En effet, une personne non diagnostiquée et non traitée peut contaminer ses partenaires, alors que si le virus est indétectable dans le sang, il est intransmissible.

Le retard dans le diagnostic est particulièrement problématique, avec un délai médian de 1,9 an pour l'ensemble des personnes découvrant leur séropositivité, et atteignant jusqu'à trois ans pour les hommes hétérosexuels nés à l’étranger. Les experts soulignent que cette stagnation des cas et cette tardive prise en charge des infections sont d'autant plus problématiques pour les populations à risque, comme les femmes contaminées par rapports hétérosexuels et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Face à cette situation, le dépistage est une fois de plus mis en avant comme le premier outil de prévention. Les experts insistent sur l'importance d'améliorer l'accès au dépistage pour inverser la tendance et réduire les infections. Au-delà des recommandations, des campagnes de sensibilisation et des programmes d'éducation sont nécessaires pour informer la population sur les modes de transmission et l'importance des tests réguliers.

Ainsi, alors que la France dispose de nombreux outils pour lutter contre le VIH, il est urgent d'agir pour freiner cette stagnation alarmante des transmissions et protéger ceux qui sont les plus vulnérables.