Nation

Violences faites aux femmes : des manifestations historiques en France durant le procès des viols de Mazan

2024-11-23

Auteur: Léa

De Marseille à Paris, des millions de voix s'élèvent pour réclamer une « prise de conscience » et une « loi-cadre globale » : plus de quatre cents organisations et personnalités ont appelé à manifester aujourd'hui, contre toutes les formes de violences faites aux femmes (sexuelles, physiques, psychologiques, économiques…). Ces mobilisations surviennent après le choc provoqué par le procès des viols de Mazan, où une cinquantaine d’hommes sont accusés d’avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était inconsciente et droguée à son insu par son mari.

À Marseille, environ huit cents personnes, parmi lesquelles beaucoup de jeunes, se sont rassemblées sur le Vieux-Port pour dénoncer ces violences. Les manifestants ont brandi des pancartes avec des slogans puissants tels que « Brisons la loi du silence » ou « Eduquez vos fils ».

Des manifestations massives sont prévues dans des dizaines de villes, notamment à Paris, Bordeaux et Lille, juste avant la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

À Paris, Beatriz Beloqui, venue avec ses camarades du Collectif féministe Nord-Essonne, a exprimé son espoir que le procès des viols de Mazan fasse prendre réellement conscience des problèmes de violence systémique. Beaucoup espèrent que cela incitera les institutions à agir. "Nous sommes là pour dire que nous n’allons pas nous taire et que nous exigeons des actions réelles", a-t-elle affirmé.

Les artistes et collectifs ont également pris part à la mobilisation en utilisant l'art pour interpeller les consciences. Des performances, telles que des chorégraphies dénonçant le patriarcat, ont eu lieu pour marquer les esprits et renforcer le message de changement.

Natacha, une jeune professeure, a déclaré que cette manifestation était alimentée par sa colère ascendante, particulièrement face à un procès qui semble révéler une culture du viol profondément ancrée dans la société. "Nous ne ferons pas de compromis sur le consentement et nous resterons debout jusqu'à ce que les choses changent", a-t-elle ajouté.

Le collectif Grève féministe a souligné que ce procès a mis en lumière non seulement la violence envers les femmes, mais aussi le besoin urgent de changements institutionnels. Leurs représentants ont insisté sur le fait que les gouvernements successifs n'ont pas tenu leurs promesses en matière d’égalité et de lutte contre les violences faites aux femmes.

Cette journée de manifestation canadienne, soutenue par plus de quatre cents organisations, comprend des appels à la mobilisation de la part de syndicats tels que la CGT et la CFDT. Les participants ont dénoncé l'insuffisance des mesures actuelles face à un problème qui ne cesse de croître, réclamant des fonds illimités pour soutenir les associations et des lois plus robustes pour protéger les victimes.

Les femmes d'aujourd'hui crient pour les générations futures, espérant que leur combat pour la justice et l'égalité mette enfin un terme à des décennies de silence et d'impunité. Toutes ces voix s'unissent pour dire : #NousToutes, #JusticiaPourGisèle, car chaque femme mérite de vivre sans peur.