Cette semaine, les salles obscures nous réservent une palette cinématographique riche et variée, propice à la réflexion et à l'évasion. Au programme, un documentaire audacieux sur une femme controversée, une odyssée romantique à travers l'Asie et un film qui joue avec les conventions du genre.

À ne pas manquer

« Leni Riefenstahl, la lumière et les ombres » : une exploration fascinante de la vie d'une figure ambiguë.

Leni Riefenstahl (1902-2003), réalisatrice emblématique des années 30, a vu son œuvre marquée par son lien controversé avec le régime nazi. Alors que plusieurs tentatives de biopic ont échoué à capter son essence complexe, le documentaire d'Andres Veiel s'attaque à ce défi avec un sérieux et une profondeur rarissimes. Plutôt que de porter un jugement, le film laisse le spectateur réfléchir à la dualité de son personnage : pionnière du cinéma, mais aussi dominée par son admiration pour un régime abominable. Veiel, après un travail d'archives colossal, nous invite à plonger dans un univers où se mêlent beauté, manipulation et immoralisme, posant ainsi d'importantes questions sur le pouvoir de l'image et la responsabilité artistique. Ce documentaire (1 h 55) ne propose pas de réponses simples, mais ouvre la voie à une réflexion sur l'héritage de Riefenstahl, à la fois fascinante et dérangeante.

« Grand Tour » : un road-movie à travers l'Asie à la découverte des traditions et des cultures.

Ce film nous transporte en 1918, dans la peau d'Edward Abbott, un fonctionnaire britannique en quête d'une escapade. Son voyage le conduit de la Birmanie à la Chine, en passant par des lieux emblématiques comme les Philippines et le Japon. Ce qui commence comme une simple fuite vers la liberté se transforme rapidement en une aventure enrichissante, où chaque escale offre une occasion de rencontre et de découverte. Le réalisateur Miguel Gomes, s'appuyant sur des images documentaires prises par son équipe, réussit à créer une atmosphère sensible et immersive qui transcende les simples péripéties d’un voyage. Chaque rencontre sur le chemin révèle la complexité des relations humaines, tout en venant nourrir une narration captivante qui mélange comédie et drame. Un véritable voyage sensoriel à ne pas manquer.

« Animale » : une plongée audacieuse dans le monde des créatures fantastiques.

Dans un style quelque peu déroutant, « Animale » propose un récit où les animaux prennent des formes inattendues, à l'image de loups-garous, mais cette fois-ci, sous l'angle de la féminité. Ce film joue avec les codes du genre en les renversant, offrant à la fois une réflexion sur la condition féminine et un regard sur la nature sauvage qui cohabite avec la société moderne. Avec une direction artistique audacieuse et des performances captivantes, « Animale » promet d’être une expérience cinématographique unique.

Cette semaine au cinéma, préparez-vous à être émerveillés, dérangés et, surtout, amenés à réfléchir sur les multiples facettes de l'humanité à travers ces œuvres puissantes.