ArcelorMittal : Le Projet d'Acier Décarboné à Dunkerque Retardé, Que Va-t-il se Passer ?
2024-11-23
Auteur: Louis
ArcelorMittal, le géant sidérurgiste, a décidé de reporter son ambitieux projet d'acier décarboné sur son site de Dunkerque, dans le Nord de la France. Cette décision a été annoncée par le ministre délégué chargé de l'Industrie, et a suscité l'inquiétude au sein de la CGT, qui parle d'un "scénario noir" pour l'avenir de l'entreprise.
La sidérurgie européenne traverse une crise sans précédent, avec des niveaux de demande et de prix de l'acier atteignant des records bas. Ce contexte difficile explique le report de l'investissement dans la décarbonation du site de Dunkerque, qui ne fonctionne pas à pleine capacité, selon Marc Ferracci, qui a alerté l'AFP sur cette situation délicate.
D'après le journal l'Usine Nouvelle, ArcelorMittal cherche maintenant des mesures de protection pour l'acier européen de la part de la Commission européenne avant d'engager des investissements significatifs sur le continent.
Contacté par l'AFP, le groupe ArcelorMittal n'a pas encore répondu à cette situation préoccupante.
Ce projet de décarbonation à Dunkerque, qui représente un investissement de 1,8 milliard d'euros, inclut une aide potentielle de l'État allant jusqu'à 850 millions d'euros. Il consiste principalement en la construction de deux fours électriques et d'une unité de réduction directe du fer, une étape essentielle pour produire un acier à faible empreinte carbone.
Le ministre délégué a également souligné que l’État français collabore avec d'autres pays européens pour rétablir des règles équitables en réponse à la concurrence mondiale, un enjeu crucial pour la pérennité de l'industrie.
Gaëtan Lecocq, représentant de la CGT à Dunkerque, attire l'attention sur l'ampleur des conséquences si les engagements pris lors de la COP21 ne sont pas respectés. Il craint une réduction significative de la production, voire la suppression de la filière fonte, qui assure la moitié des emplois du site. Le scénario le plus alarmant serait la fermeture de l'usine, un coup dur pour la région où Arcelor Dunkerque emploie directement 3.200 personnes et soutient indirectement entre 8.000 et 9.000 autres. Une famille sur cinq dans la région dépend de l'emploi généré par ArcelorMittal.
"Nous exerçons une pression sur les décideurs politiques pour qu'ils agissent rapidement. Nous ne nous laisserons pas faire sans réagir !", insiste Lecocq. Et de promettre que le syndicat, fort de son statut de premier syndicat de la métallurgie en France, sera prêt à mobiliser ses troupes dès que des annonces concrètes seront faites. Alors, la lutte pour l'avenir de l'acier décarboné à Dunkerque est lancée : quel avenir pour cette initiative cruciale en période de crise ?