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Attaques contre la science : "Je ne sais pas ce que je deviendrais si je perdais mon emploi", s'inquiète un astrophysicien français aux États-Unis

2025-04-03

Auteur: Sophie

"Oui, j'ai peur. Si je perds mon salaire demain, je ne sais pas ce que je ferais", a déclaré Nicolas Flagey, astrophysicien au 'Space Telescope Science Institute' à Baltimore, lors d'une interview sur France Inter le 3 avril. Ce climat de peur a été exacerbé depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, affectant de nombreux chercheurs aux États-Unis.

Des milliers de scientifiques, notamment ceux travaillant sur des sujets liés au climat, à la santé publique, ou à la diversité, ont été licenciés brutalement. La situation est devenue si préoccupante que, ce jeudi, une nouvelle journée de mobilisation, intitulée "Stand up for science", a été organisée à travers le pays. En France, des événements de soutien se tiendront dans des villes comme Lyon et Paris, où des discussions et des activités seront mises en place pour exprimer leur inquiétude face à cette crise scientifique.

Nicolas Flagey souligne également la gravité de la situation : "Avant que les initiatives sur la diversité, l'équité et l'inclusion ne deviennent illégales, je travaillais sur ces sujets-là. J'étudiais l'impact de notre communauté sur le changement climatique, mais j'ai dû arrêter ces projets. Mes collègues me connaissent comme quelqu'un qui voulait encourager des changements dans ce domaine."

Établi aux États-Unis depuis 17 ans, Flagey est responsable du suivi du télescope James Webb. Malheureusement, l'administration Trump a qualifié d'"illégaux" ces efforts de diversité et d'inclusion au sein de la NASA, changeant ainsi radicalement le paysage de la recherche scientifique aux États-Unis, où travailler dans un climat ouvert et inclusif est devenu de plus en plus difficile.

"La note que nous avons reçue à propos de la diversité et de l'équité stipule même qu’il faut espionner ses collègues et rapporter toute activité qui pourrait être perçue comme non conforme à ces nouvelles règles. Cela rappelle les relents d'Allemagne des années 30, c'est exactement la même chose", s’inquiète le scientifique, qui insiste sur le fait qu’il parle en son propre nom.

Cette situation soulève des questions cruciales : qu'adviendra-t-il de la recherche scientifique si ces tendances se poursuivent ? Les scientifiques peuvent-ils encore mener leurs travaux sans craindre pour leur emploi ? Ce climat de censure et de peur pose un défi majeur à la science et à l'éthique dans la recherche aux États-Unis.