Bluesky : Sous le ciel bleu, des enjeux financiers préoccupants
2024-11-18
Auteur: Chloé
Dans un communiqué diffusé le 24 octobre dernier, Bluesky a annoncé avec fierté son nouveau tour de financement de 15 millions de dollars, orchestré par Blockchain Capital et soutenu par des investisseurs tels qu'Alumni Ventures, True Ventures, et SevenX. Ce tour de table inclut également des figures bien connues du capital-risque en Californie.
Un des fondateurs de Blockchain Capital, Brock Pierce, est un personnage controversé. Ancien comédien et candidat malheureux à la présidence des États-Unis en 2020, Pierce est également un allié de longue date de Steve Bannon, l'ancienne figure de proue de Trump et des libertariens américains. Pierce a même exprimé que Bannon avait été son « bras droit » pendant sept ans, ce qui soulève des questions sur les influences politiques dans le financement de Bluesky. De plus, la fortune de Pierce, évaluée à 1 milliard de dollars par Forbes, provient principalement de l’industrie de la crypto-monnaie et du blockchain, souvent critiquée pour son impact environnemental dévastateur.
Dans un article de TechCrunch, Bluesky a tenté de se défendre contre des accusations de s’engager vers une « hyper-finance de l’expérience sociale », en utilisant des dérivés tels que les tokens et les NFTs. Au moment où le paysage technologique est en pleine effervescence, ces promesses doivent être prises avec précaution.
Déjà, alors que l’élection potentielle de Trump est en ligne de mire et que de nombreux utilisateurs s'éloignent de X (anciennement Twitter), Bluesky a prévu d’introduire des abonnements payants. Ces abonnements permettraient aux utilisateurs de « personnaliser » leur profil et de partager des vidéos de meilleure qualité, actuellement limitées à 60 secondes.
Bluesky assure que ces changements visent à améliorer l’expérience utilisateur et à favoriser des conversations enrichissantes. Cependant, cette promesse de ne pas privilégier les comptes payants rappelle les engagements d’autres entreprises technologiques, qui ont souvent fait des promesses similaires sans les tenir.
Un autre élément à souligner dans l'histoire déjà tumultueuse de Bluesky est le départ de Jack Dorsey, co-fondateur de Twitter. En mai 2024, Dorsey a quitté le conseil d'administration de Bluesky, déclarant que la société répétait les erreurs commises par Twitter, notamment en matière de modération centralisée. Selon lui, Bluesky aurait été conçu pour être un protocole open source pour les médias sociaux, mais l'équipe semble avoir perdu de vue cet objectif.
Quant aux investisseurs de Bluesky, certains ont dérivé sur des pratiques douteuses. Alumni Ventures a été sanctionné pour des frais de gestion trompeurs et des transferts illégaux de fonds, tandis que True Ventures dirige plus de 2 milliards de dollars d actifs, investis dans près de 300 entreprises.
En somme, se détourner de X pour se ruer vers Bluesky, en espérant y trouver un environnement sain et progressiste, pourrait n’être qu’un mirage. Les enjeux autour de Bluesky soulèvent des doutes quant à la pérennité et aux principes de la plateforme, laissant entrevoir la possibilité de voir se reproduire les mêmes dynamiques problématiques que sur les réseaux sociaux précédents.
Nouveau visage ou répétition des mêmes erreurs ? L’avenir de Bluesky et son impact sur l'écosystème des médias sociaux restent incertains.