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Détention de Paul Watson : Le Japon et son obsession pour la chasse à la baleine révélée !

2024-10-02

ENVIRONNEMENT - Les autorités japonaises ont des ambitions claires : "Nous voulons montrer au monde entier que la chasse à la baleine est notre droit." Pour Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, emprisonné au Groenland depuis deux mois, cela illustre une volonté inébranlable de maintenir une tradition de chasse à la baleine qui remonte à plusieurs siècles.

Paul Watson, âgé de 73 ans, a été arrêté fin juillet alors qu'il tentait de protéger les cétacés. Ce mercredi 2 octobre, il pourrait savoir s'il sera extradé vers le Japon, où il est poursuivi pour une action menée en 2010. L’affaire a pris une tournure politique, le Japon cherchant à utiliser son arrestation comme un symbole fort.

« Tradition » et « sécurité alimentaire »

La justification de la chasse à la baleine par le gouvernement japonais repose sur des arguments historiques et alimentaires. Selon eux, cette pratique remonte au XIIe siècle, où les baleines étaient chassées pour leur viande, leur huile et leurs os, qui servaient dans l’artisanat et l'éclairage. De plus, après la Seconde Guerre mondiale, la viande de baleine était essentielle pour nourrir une population en proie à la pauvreté et à la malnutrition.

Cependant, cet argument de sécurité alimentaire est contesté. Nicola Beynon de la Humane Society International souligne que la chasse aux baleines, qui vivent longtemps et se reproduisent lentement, n'aidera pas à améliorer la sécurité alimentaire dans un pays qui fait face à des enjeux de plus en plus critiques, tels que le changement climatique.

Intensification de la chasse commerciale

Ironiquement, alors que le gouvernement insiste sur l'importance de cette tradition, la consommation de viande de baleine au Japon n’a cessé de décliner, tombant d'un pic de 233 000 tonnes en 1962 à seulement 2 000 tonnes par an aujourd’hui. Ce qui représente environ 23,7 grammes par personne. Malgré cela, le Japon va de l'avant et prévoit d'utiliser son nouveau navire-usine, le Kangei Maru, lancé en mai 2024, pour intensifier ses activités de chasse, avec un objectif de 200 cétacés en huit mois !

Pour financer cet investissement colossal de 44 millions d’euros, les autorités japonaises élargissent les espèces ciblées, y compris des rorquals communs, considérés comme "vulnérables". Les experts s’inquiètent que cette stratégie expose encore davantage les populations de baleines, dont certaines sont déjà en danger.

S’affranchir du droit international

La chasse à la baleine est de plus en plus controversée, surtout après l'instauration d’un moratoire mondial en 1986 par la Commission baleinière internationale. Bien que le Japon ait tenté de contourner cette interdiction via la chasse scientifique, ses actions ont été délaissées par la Cour internationale de Justice en 2014.

Loin d’être arrêtée, la chasse insidieuse a continué. Le Japon a quitté la Commission en 2019, affirmant vouloir protéger sa culture malgré les inquiétudes croissantes des ONG et des défenseurs de l'environnement. Les conséquences sont alarmantes : des espèces comme la baleine franche et le rorqual bleu continuent de souffrir, non seulement à cause de la chasse, mais aussi de la pollution, des collisions avec les navires et du changement climatique.

En conclusion, l'histoire de la chasse à la baleine est non seulement une question de tradition, mais aussi un fléau environnemental qui met en péril un patrimoine naturel précieux. La lutte pour la protection des cétacés est loin d’être terminée, et chaque voix compte dans ce combat vital pour notre planète !