Nation

Didier Migaud condamne fermement la volonté de supprimer le délit d'apologie du terrorisme

2024-11-25

Auteur: Philippe

Dans un contexte politique tendu, le dépôt d'une proposition de loi par La France insoumise (LFI) visant à supprimer le délit d'apologie du terrorisme a provoqué une onde de choc ce week-end. Didier Migaud, ministre de la Justice, a exprimé son indignation et sa ferme opposition lors d'une interview sur France 2 : "Je ne comprends pas qu'on puisse baisser la garde devant la menace du terrorisme, qui est aujourd'hui très présente. C'est ignoble, cela doit être combattu avec la plus grande force. La liberté d'expression n'a jamais tout permis; il y a des limites à cette liberté."

Migaud a également souligné l'importance de maintenir des lois contre l'apologie du terrorisme, arguant que permettre de justifier ou excuser des actes terroristes est "inadmissible". Cette déclaration survient alors que la proposition de LFI, portée par le député Ugo Bernalicis et d'autres membres du groupe, vise à ramener le débat sur les libertés publiques et de justice, en se référant à la loi de 1881 sur la presse.

La LFI argumente que la loi actuelle, en vigueur depuis 2014, est utilisée pour réprimer des voix dissidentes, faisant référence à des cas de militants politiques et associatifs, mais aussi de journalistes, inquiétés pour leurs discours. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a plaidé pour un réajustement de la législation.

Ce projet a suscité des réactions virulentes, tant parmi les macronistes que la droite. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a qualifié la proposition d'"innommable" et a appelé la gauche à se distancier du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, tandis qu'Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a affirmé qu'il était essentiel de protéger les libertés publiques tout en luttant contre le fanatisme et les appels à la violence.

L'exemple du secrétaire général de l'union départementale de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, condamné pour apologie du terrorisme lors de la diffusion d'un tract de soutien aux Palestiniens, illustre, selon LFI, l'inadéquation de la législation actuelle. Ce tract mentionnait les souffrances des Palestiniens et les horreurs de l'occupation israélienne.