La guerre en Ukraine a franchi une nouvelle étape avec l'introduction des missiles ATACMS par les États-Unis, une manœuvre qui pourrait bien changer la donne sur le terrain. Le 19 novembre, l'armée russe a déclaré avoir repoussé une attaque ciblant des installations militaires dans la région de Briansk, contrecarrant un plan qui, selon les experts, pourrait complètement déstabiliser les lignes d'approvisionnement russes. Ce feu vert donné à l'Ukraine pour utiliser ces missiles sur le sol russe survient alors que l'incertitude règne quant à l'avenir du soutien militaire américain, surtout avec l'éventuelle réélection de Donald Trump.

Kiev, qui auparavant n'avait pu compter que sur des drones pour frapper derrière les lignes ennemies, espère qu'en utilisant ces nouveaux missiles, elle pourra porter un coup fatal aux infrastructures de commandement russes. Alain de Neve, un analyste de défense, a souligné que ces missiles de croisière à moyenne et longue portée visent des objectifs à haute valeur stratégique tels que les bases logistiques et aérodromes.

Mais il est important de noter que l'utilisation des ATACMS et des missiles Storm Shadow, déjà en service depuis l'automne 2023, illustre une montée en puissance des capacités militaires ukrainiennes en Crimée — une région toujours considérée par le droit international comme faisant partie de l'Ukraine, malgré son annexion par la Russie en 2014. En juillet, la France a également fourni le missile Scalp, optimisant le potentiel de frappe de l'Ukraine sans révéler le nombre de livraisons effectuées.

La liste des cibles ukrainiennes en Crimée dévoile des intentions claires : détruire la présence militaire russe. En septembre 2023, le quartier général de la flotte russe en mer Noire a été touché, prouvant que les missiles ont un pouvoir dévastateur. De plus, en décembre, une frappe sur le port de Feodossia a gravement endommagé le Novotcherkassk, un navire de débarquement, suggérant que les munitions occidentales jouent un rôle crucial dans le conflit.

L'impact de ces opérations se fait déjà sentir, avec une réduction notable du nombre de navires russes dans les ports de Crimée, qui sont redéployés vers des zones jugées plus sûres. Alain de Neve précise que ces missiles ont permis de frapper des positions stratégiques, mais avertit également que l'armée ukrainienne doit encore faire face à des défis, notamment des problèmes d'intelligence militaire sur le front du Donbass.

Dans le même temps, la Russie réagit en augmentant ses mesures défensives. Un analyste a rapporté que les bases aériennes sensibles avaient déjà été partiellement évacuées pour minimiser les pertes potentielles face aux frappes ukrainiennes. Le Kremlin continue de désigner les missiles occidentaux comme une menace prioritaire.

En conclusion, l'utilisation des missiles ATACMS et Storm Shadow par l'Ukraine marque une évolution dans la guerre. Alors qu'ils sont principalement utilisés en Crimée, les experts soulignent que les projets futurs viseront des dépôts de munitions et des concentrations de troupes. Les enjeux demeurent élevés, et l'évolution de ce conflit dépendra en grande partie des décisions prises à l'échelle internationale et des réactions du Kremlin.