HOMMAGE EN ARGENTINE : Emmanuel Macron REND UN TRIBUNAL AUX VICTIMES FRANÇAISES DE LA DICTATURE SANS JAVIER MILEI
2024-11-17
Auteur: Marie
Emmanuel Macron s'est récemment rendu en Argentine pour rendre hommage aux victimes françaises de la dictature militaire, qui a sévi entre 1976 et 1983. Ce geste survient alors que le président argentin, Javier Milei, qui avait déjà exprimé des opinions révisionnistes sur cette période sombre de l'histoire, ne sera pas présent. Lors d’un débat présidentiel, Milei avait minimisé le nombre de personnes disparues, affirmant qu’il n’y avait pas eu 30 000 disparus mais seulement 8 753, provoquant ainsi un tollé d'indignation.
À Buenos Aires, Macron a déposé une gerbe dans une église, commémorant la mémoire de deux religieuses françaises, Léonie Duquet et Alice Domon, enlevées en 1977. Leur kidnapping a été orchestré par le militaire Alfredo Astiz, qui purge actuellement une peine de prison pour crimes contre l'humanité. En agissant ainsi, Macron marque une nette distinction avec le gouvernement argentin, qui défend, lui, les pratiques du régime militaire.
Le chiffre de 30 000 disparus est devenu un symbole de la lutte pour la vérité et la justice en Argentine, ancré dans la mémoire collective. Pourtant, des figures de l'extrême droite argentine tentent de ternir cette version historique, qualifiant les procès des militaires comme une stigmatisation de l'armée. Marcela Perelman, directrice de recherche au CELS (Centre d'études légales et sociales), souligne que les récentes politiques des droits de l'homme sont souvent vues comme une fraude par le gouvernement actuel, qui cherche à discréditer les mouvements de défense des droits humains.
Ni le président Milei, ni ses alliés politiques associés au soutien des anciens tortionnaires ne se sont joints à cet hommage poignant. Ce refus de la part du gouvernement de reconnaître les atrocités d'une époque marquée par la violence prend une ampleur symbolique face aux critiques croissantes concernant le négationnisme et l'impunité dont bénéficient les acteurs du passé répressif.
Le geste échappant à la polémique de Milei est vivement encouragé par les militants des droits de l'homme. Rosalia Argüelles Biscayart, dont trois frères ont disparu durant la dictature, a déclaré que ce geste de la part de Macron serait non seulement bienvenu mais nécessaire pour passer de l’hommage symbolique à des actions concrètes. Elle et d'autres victimes réclament plus de soutien et d'engagement de la part de la France pour faire avancer la quête de justice et de mémoire face à un gouvernement qui semble vouloir tourner la page de ces atrocités.
Ce moment historique pose une question cruciale : quel futur pour la mémoire de ces disparus alors que des mouvements révisionnistes tentent de réécrire l'histoire ? La visite de Macron pourrait-elle inciter à une prise de conscience mondiale sur les droits de l'homme en Argentine et ailleurs ?