Technologie

« La disparition du Web non marchand : un drame annoncé ! »

2024-11-09

Auteur: Emma

C'est un véritable coup de tonnerre dans le monde numérique : Tim Berners-Lee, le créateur du World Wide Web, a récemment annoncé la fermeture de sa fondation, après quinze années de lutte pour un Internet ouvert. Cette organisation avait pour mission de défendre un Web accessible à tous, loin des prises de contrôle et des restrictions abusives.

À ses débuts, le Web représentait une promesse extraordinaires : un espace sans frontières, où chacun pouvait partager et accéder librement à l'information. Mais aujourd'hui, face à la montée du Web marchand, cette vision semble être reléguée aux oubliettes.

Rappelons-nous que dans un modeste coin de laboratoire au sein du CERN, Berners-Lee avait un rêve : celui de créer un monde numérique inclusif et non commercial. Mais voilà, le paysage a beaucoup évolué, et avec des acteurs puissants comme les grandes entreprises technologiques et des gouvernements, notre internet est aujourd'hui plus cloisonné que jamais.

Le terme utilisé pour décrire cette évolution est « Splinternet » : un Web fracturé, à la fois physiquement et juridiquement, où chaque région du monde développe ses propres règles et infrastructures. Des nations comme les États-Unis, la Chine et la Russie prétendent offrir une version de l'Internet taillée à la mesure de leurs intérêts stratégiques, amplifiant ainsi une séparation géopolitique mais aussi commerciale. Les standards privés se multiplient, réduisant l'accès et créant des profits sur ce qui devrait rester un bien collectif.

Mais alors, que reste-t-il de cette utopie d'un réseau mondial, libre et ouvert à tous ? Nous voilà piégés entre des services centralisés, surveillés et des écosystèmes fermés, tandis que le projet initial de Berners-Lee s’éteint peu à peu sous le poids des pressions commerciales et politiques.

Il est vrai que des résistances persistent. Wikipédia, par exemple, demeure un bastion de cet esprit d'origine : un espace de partage de connaissances, gratuit et sans publicité. Mais combien d'autres initiatives pouvons-nous citer ? Trop peu, trop peu pour renverser cette tendance inquiétante : le Web non marchand est en train de disparaître.

Face à cette menace, plusieurs mouvements s'éveillent pour protéger ce précieux Internet libre. L'Open Internet Project, par exemple, œuvre pour « promouvoir une concurrence saine dans l'écosystème numérique européen » et « garantir la neutralité de l'Internet ». Ces initiatives sont plus cruciales que jamais, et constituent un appel à l'action pour tous ceux qui croient en un Internet émancipateur.

Ne serait-il pas temps de réaliser que notre capacité à interagir et à innover en ligne repose sur la défense d'un Web non marchand ? L'avenir de notre société numérique dépend de notre capacité à résister à cette marchandisation rampante.