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Le Périphérique de Toulouse à 50 km/h : La Maire s'insurge contre "une folie" à la parisienne

2024-09-25

Auteur: Julie

« Une absurdité à la mode Hidalgo ! » Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, n'y va pas par quatre chemins lorsqu'il évoque la décision d'Anne Hidalgo, maire de Paris, de réduire la vitesse sur le périphérique parisien à 50 km/h. Il rejette fermement toute idée d'une telle mesure à Toulouse, où la vitesse maximale est actuellement de 90 km/h.

Le maire souligne que « cette question ne se pose pas », précisant que ni la mairie ni l'État ne proposent cette mesure. En effet, c'est l'État qui gère le périphérique à Toulouse et décide des vitesses. Bien que la Métropole ait envisagé de prendre en charge cette voie unique, les coûts d'entretien ont été jugés exorbitants et le projet abandonné.

Moudenc exprime clairement : « Si l'idée de réduire la vitesse était envisagée, je me battrais contre cela. Nous avons déjà abaissé la vitesse de 110 à 90 km/h en 2007, il n'est pas question d'en rajouter. »

Il s'appuie également sur une étude récente menée par la préfecture, qui démontre qu'une éventuelle réduction à 80 ou 70 km/h n'aurait pas d'impact significatif sur la pollution ou la fluidité du trafic, selon les conclusions de la direction des routes du Sud-Ouest.

À Paris, la vitesse sur le périphérique est déjà de 70 km/h. Cela soulève la question de savoir si ce sujet sera abordé lors des prochaines élections municipales de 2026. En 2020, le mouvement Archipel Citoyen avait proposé de considérer une baisse à 70 km/h et la mise en place de voies de covoiturage.

Antoine Maurice, président du groupe des élus écologistes, soutient que la décision de Paris s'inscrit dans une logique plus large de changement urbain, incluant la piétonnisation et le développement des infrastructures cyclables. Il pointe du doigt le retard de Toulouse en matière de lutte contre la pollution et d'aménagement urbain, plaidant pour une transformation progressive du périphérique en boulevard urbain.

De l'autre côté des allées politiques, Agathe Roby, élue Insoumise, qualifie la décision parisienne d'effet de "communication", mettant en avant que le vrai problème à Toulouse reste la congestion routière et non la vitesse. Elle déplore le manque d'un réseau de transports en commun adéquat et appelle à une véritable réforme des transports, notamment en soutenant l'idée d'un RER pour Toulouse, projet que Moudenc ne semble pas favoriser.

François Briançon, des rangs socialistes, prend une position plus mesurée et affirme que « la réduction de vitesse ne me semble pas pertinente à Toulouse aujourd'hui ; 90 km/h est déjà un bon compromis ». Il insiste sur le fait qu'une telle décision devrait être fondée sur des « avis scientifiques » afin de mesurer les effets concrets d'un changement de la vitesse.