Les ambitions d'acquisition d'UniCredit à nouveau en péril
2024-11-27
Auteur: Léa
Les ambitions d'Andrea Orcel, le PDG d'UniCredit, pour une consolidation plus importante dans le secteur bancaire semblent à nouveau freinées. Après une tentative d'acquisition de la banque allemande Commerzbank, qualifiée d'hostile par Berlin, qui est actuellement en suspens, la situation se complique davantage avec la Banco BPM. L'opération, annoncée le lundi 25 novembre et évaluée à plus de 10 milliards d'euros, a été jugée inacceptable par Banco BPM, qui estime qu'elle ne reflète ni sa rentabilité ni son potentiel de création de valeur. De plus, certains membres du gouvernement italien ont exprimé leur hostilité envers cette démarche.
Giuseppe Castagna, le PDG de Banco BPM, a exprimé dans une lettre à ses employés que sa banque joue un rôle crucial en tant qu'entité autonome, proche des régions et des PME qui sont le pilier de l'économie italienne. Selon lui, l'offre d'UniCredit pourrait menacer jusqu'à 6 000 des 20 000 emplois du groupe. Il a aussi qualifié les termes de la proposition d'« absolument inhabituels », soulignant l'absence d'accord préalable et indiquant que cette fusion pourrait réduire la concurrence sur le marché bancaire italien, tout en fragilisant l'autonomie juridique de Banco BPM.
Cette nouvelle tentative d'acquisition d'Andrea Orcel démontre non seulement l'appétit insatiable d'UniCredit pour l'expansion, mais aussi une volonté de la part de son dirigeant d'aller droit au but, même au prix d'approches jugées très agressives. Depuis son arrivée en tant que PDG en 2021, Orcel, âgé de 61 ans, s'est forgé une réputation de négociateur habile, ayant déjà été à la tête de fusions marquantes dans le secteur financier lors de son passage à Merrill Lynch. Sous sa direction, les actions d'UniCredit ont vu leur valeur grimper de 390 %.
L'acquisition surprise de 9 % de Commerzbank par UniCredit en septembre, suivie d'une augmentation de sa participation à 21 %, avait été perçue comme un événement majeur dans le paysage financier européen, attirant même des considérations sur une éventuelle fusion entre les deux géants. Toutefois, cette dynamique de consolidation applaudie par certains, comme les anciens premiers ministres italiens Mario Draghi et Enrico Letta, a également rencontré une forte résistance de la part du gouvernement allemand, reliant tout cela à des préoccupations sur la concurrence et la santé financière du marché européen.
Dans ce contexte incertain, il reste à voir si UniCredit saura ajuster sa stratégie d'acquisition pour contourner ces obstacles, ou si les tensions politiques et économiques continueront à compliquer ses ambitions.