Les collectivités locales en détresse : des coupes budgétaires aux choix tragiques
2024-11-26
Auteur: Pierre
Gervais Egault, président de Lannion-Trégor Communauté (LTC), est en colère face aux nouvelles mesures d'austérité. Avec une perte de "3,2 millions d'euros de recettes prévue pour 2025", il exprime son désarroi face aux 5 milliards d'euros d'économies exigées par le gouvernement. Bien que certaines dépenses essentielles demeurent protégées, tels que la gestion des déchets, il a déjà été décidé de "suspendre les recrutements en cours et les embauches". Cette situation impacte particulièrement les projets d'investissements futurs, nécessaires au développement local.
Les élus locaux, tout comme Egault, soulignent leur incapacité à adopter des budgets déficitaires, contrairement à l'État. Après avoir financé les dépenses de fonctionnement et les missions essentielles, les marges de manœuvre pour trouver des fonds sont quasiment inexistantes. L'impact sur l'emploi et l'économie locale est craint, car une réduction des investissements entraîne une série de pertes d'emplois.
La colère se propage, alors que les collectivités évaluent les conséquences des coupes budgétaires. Selon l'Association des maires de France, ces mesures pourraient atteindre jusqu'à 11 milliards d'euros. Les collectivités doivent faire face à une réalité austère, où des projets de développement tels que la rénovation d'infrastructures, sont remis en question. Le président de la Région Normandie, Hervé Morin, envisage de réduire ses subventions de 5 à 10 %, tandis que le département d'Ille-et-Vilaine devra faire des choix douloureux, touchant des secteurs tels que la culture et le sport.
Les conséquences se font également sentir au niveau de l'emploi. Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne, met en garde contre le risque que les entreprises souffrent de cette situation, car 70 % de la commande publique provient des collectivités. Une étude avertit d'une chute potentielle de 12 milliards d'euros des investissements locaux en 2025, entraînant un impact économique majeur.
Les élus se montrent particulièrement inquiets du possible désengagement des citoyens envers les institutions. La peur d'une détresse sociale croissante est palpable, alors que des responsables politiques comme Régis Banquet et Jean-Luc Chenut alertent sur les conséquences à long terme, notamment la montée des extrêmes politiques.
Avec des économies forcées qui affectent des missions essentielles, les responsables des collectivités locales sont dans une position délicate. "Nous devons penser à nos priorités et prendre des décisions difficiles, mais c'est un équilibre précaire" conclut Gervais Egault, en promettant de faire de son mieux pour protéger les services publics malgré la tempête budgétaire qui s'annonce.