Technologie

« Les turbulences s'intensifient chez Samsung »

2024-10-08

Auteur: Emma

Jun Young-hyun, le nouveau patron de Samsung Electronics, a surpris tout le monde en présentant des excuses publiques avant même la publication des résultats financiers de l'entreprise, prévue pour le 31 octobre. Le 8 octobre, il a adressé un communiqué à ses clients, investisseurs et employés, alors que les bénéfices d'exploitation devraient atteindre plus de six milliards d'euros pour le seul troisième trimestre de 2023. Étrangement, une telle performance ne devrait pas justifier des excuses.

Samsung, considéré comme le géant de l'électronique sud-coréen et l'une des entreprises les plus riches au monde, est sous pression. Alors que l'engouement pour l'intelligence artificielle (IA) pourrait propulser les revenus, les attentes du marché sont élevées. Malheureusement, avec une perte de 30 % de sa valeur boursière depuis juillet, le nouveau PDG sait que la colère des investisseurs est justifiée.

Samsung se distingue par son modèle d'intégration, fabriquant à la fois des produits électroniques allant des lave-linge aux smartphones, ainsi que de nombreux composants clés, dont des puces. Dans un écosystème compétitif où elle vend également ses composants à ses rivaux, les problèmes semblent inévitables.

Les ventes de smartphones de Samsung s'effondrent sous la double menace de Huawei en Chine et d'Apple ailleurs. Parallèlement, ses activités dans le domaine des puces haut de gamme souffrent face à la montée en puissance de TSMC, une entreprise taïwanaise. Les estimations de TrendForce sont alarmantes : la part de Samsung sur ce marché est tombée de 19 % à seulement 11 % entre 2019 et 2024, tandis que celle de TSMC est passée de 48 % à 61 %. Cette dynamique est d'autant plus préoccupante suite à un investissement de 17 milliards de dollars (15,5 milliards d'euros) dans une nouvelle usine au Texas, sous pression des États-Unis.

Mais cela ne s'arrête pas là. Samsung est également en perte de vitesse dans son domaine de prédilection : la mémoire. Leader mondial dans ce secteur, l'entreprise a du retard sur la dernière génération de mémoires à large bande passante, connues sous le nom de « HBM », essentielles pour les cartes électroniques de Nvidia, particulièrement utilisées dans les applications d'intelligence artificielle. La compétition est rude, surtout avec SK Hynix, son voisin sud-coréen, qui lui a pris l'avantage.

Pour aggraver la situation, les employés de Samsung expriment leur mécontentement avec des luttes sociales croissantes, mettant en lumière des conditions de travail difficiles. Dans un contexte aussi tumultueux, les excuses de M. Jun ne suffisent pas à dissiper les inquiétudes. Samsung devra rapidement redoubler d'efforts pour renouer la confiance et maintenir sa position de leader sur un marché en constante évolution.