Paul Watson, le célèbre défenseur des droits marins, restera en prison encore quelques semaines. Sa troisième demande de libération a été rejetée le 2 octobre par le tribunal de Nuuk, au Groenland, où il est incarcéré depuis le 21 juillet. Les autorités locales expliquent cette décision par la nécessité de garantir sa présence lors de la procédure d'extradition demandée par le Japon.

Âgé de 73 ans, Watson est décrit par ses avocats comme une victime d'une affaire « montée de toutes pièces ». Ils soutiennent que sa détention et la menace d'extradition vers le Japon sont « disproportionnées » et « illégales », soulignant les conditions inéquitables d'un procès nippon. François Zimeray, l'un de ses avocats et ancien ambassadeur de France au Danemark, a déclaré : « Il y a un décalage choquant entre les accusations portées contre lui et le traitement dont il fait l'objet. Au Japon, il risquerait d'être emprisonné pour des faits qui ne se sont jamais produits. » Vous ne voudrez pas croire ce qui pourrait lui arriver s’il était extradé !

Watson fait face à des accusations graves, notamment d'« obstruction forcée au commerce » et de « vandalisme », suite à des incidents impliquant un baleinier japonais en 2010. Les autorités japonaises l'accusent d'avoir mis en danger l'équipage de ce navire, qui, selon eux, était dédié à la recherche scientifique, bien que la Commission baleinière internationale ait interdit la chasse à la baleine depuis 1986.

La procédure d'extradition est compliquée. Le ministère de la justice danois a récemment laissé entendre qu'une décision sur l'extradition ne devrait pas tarder. Cependant, le fait que Watson ait déjà échappé aux autorités en 2012 lorsqu'il a été assigné à résidence en Allemagne rend les magistrats groenlandais plus prudents cette fois-ci.

Un expert en droit a également noté que la position des juges pourrait être perçue comme une affirmation de la souveraineté du Groenland face aux décisions de la puissance coloniale danoise. L'arrestation de Watson a été orchestrée en collaboration avec le Groenland et les Îles Féroé, deux territoires indépendants du royaume danois. Bien que la décision d'extradition appartienne à la justice danoise, elle doit prendre en compte le droit groenlandais. Cette situation soulève des questions sur les tensions entre l'indépendance des territoires et l’influence danoise, alors que les défenseurs des droits marins se battent pour la liberté de leur leader.

Les prochains jours seront cruciaux pour Paul Watson. Les manifestants à travers le monde scrutent la situation avec anxiété, espérant que la justice prévaudra et que ce célèbre défenseur des océans retrouvera bientôt sa liberté.