Le conseil municipal de Perpignan a récemment voté une délibération interdisant l'installation de panneaux solaires sur les toits dans une grande partie du périmètre sauvegardé du centre-ville, une décision qui soulève de vives inquiétudes.

Pierre Parrat, ancien adjoint à l'urbanisme et actuellement référent local de l'UDR, ne cache pas sa désapprobation face à cette mesure qui pourrait paralyser le développement des énergies renouvelables dans la région.

"Ce périmètre sauvegardé s'étend sur environ 100 hectares, faisant de lui le plus grand de France", a-t-il déclaré lors de la séance. "Par cette délibération, nous mettons en danger l'équilibre de notre territoire, ce serait catastrophique pour l'avenir énergétique de notre ville." Malgré son soutien général à la majorité, Parrat a appelé à une réflexion plus approfondie sur les conséquences à long terme de cette interdiction.

Le maire Louis Aliot a reconnu les complexités administratives imposées par les réglementations des Bâtiments de France, mais il assure que des discussions sont en cours pour trouver un compromis.

L'élue d'opposition, Chantal Gombert, a suggéré de retirer la délibération afin de montrer une véritable volonté de concertation. Cependant, la ville privilégie le dialogue à la confrontation, optant pour l'adoption de la délibération qui identifiera aussi des zones propices au développement des énergies renouvelables.

Charles Pons, premier adjoint, a expliqué que des efforts seront concentrés sur les zones déjà artificialisées pour le développement des énergies renouvelables. Il a précisé que le photovoltaïque sera encouragé sur les toits de la zone urbaine, tout en précisant que quatre sites ont été sélectionnés pour l'installation de panneaux au sol, représentant environ 70 hectares, dont deux localisés près de la sablière de la Salanque.

Cette stratégie viserait à couvrir 40 % des besoins énergétiques de Perpignan avec des sources renouvelables. En plus du photovoltaïque, la ville prévoit la montée en puissance de deux installations de biogaz, en renforçant ses infrastructures existantes.

Cependant, cette décision a suscité également des critiques, de nombreux citoyens s'interrogeant sur l'avenir de la transition énergétique à Perpignan. Pour certains, l'interdiction des panneaux solaires dans le cœur de ville est un recul inadmissible face à l'urgence climatique.

Lors d'une récente réunion, des habitants ont exprimé leur désir de voir la ville devenir un modèle en matière d'énergie verte, plutôt qu'un frein à l'innovation écologique.

Les débats autour de l'énergie renouvelable à Perpignan ne font que commencer, et les décisions prises aujourd'hui auront des répercussions pour les générations futures. La question demeure : jusqu'où ira la ville pour concilier patrimoine historique et ambitions environnementales?