Viol aggravé à Meyrueis : le consentement de la plaignante handicapée au centre des débats
2024-11-26
Auteur: Julie
Ce mardi 26 novembre 2024, à 14h, le tribunal judiciaire de Mende accueille une audience poignante. Une femme frêle, lourdement handicapée tant physiquement que mentalement, s'avance avec difficulté à la barre. Présentée "comme une enfant de cinq ans" bien qu'elle ait 39 ans, elle serre son poupon Coco avec force, symbole de son besoin de réassurance. En face d'elle se trouve Thierry Q., 58 ans, accusé de l'avoir violée en décembre 2021 à Meyrueis. Si reconnu coupable, il risque jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
Lors du deuxième jour du procès, la plaignante témoigne sans invitation. Sa voix tremblante évoque sa peur : "Il y a un monsieur qui m’a fait mal. J’avais peur de lui. Je n’ai pas envie qu’il m’embête." Son témoignage soulève immédiatement des questions sur sa capacité à consentir, un sujet crucial dans ce dossier. L'accusé, bien qu'il ait reconnu certaines pénétrations, prétend que celles-ci étaient consenties, mais l'absence d'opposition physique ne constitue pas un consentement légal.
Un échange intense survient dans la salle, où l'avocate générale soulève la question de la discernement de la plaignante. La psychologue clinicienne Adeline Paoli déclare catégoriquement : "Sa vulnérabilité est manifeste et apparente."
Les débats prennent un tournant avec la présentation d'une vidéo enregistrée par l'accusé, d'une durée de 19 minutes et 42 secondes, qui soulève des questions sur la nature de leur relation. Bien que l'accusé affirme qu'il s'agissait d'une relation amoureuse, les images, bien que brèves, suscitent le malaise. Les échanges rapportés entre les deux protagonistes contiennent des éléments ambigus sur le consentement.
Au fil des audiences, Thierry Q. se montre de plus en plus agité, notamment face à des témoignages accablants de son propre fils. Ses frustrations culminent lorsqu'il déclare : "Je suis anéanti. Je n'ai plus d'énergie après ce que j'ai entendu."
Le procès se conclut avec une dernière plaidoirie de l’avocate de la plaignante, qui expose avec passion et gravité la dualité entre "l'innocence" et "la noirceur". Elle représente une victime, selon elle, incapable de discerner la nature malveillante de l’agression : "Elle présente tous les symptômes d’un traumatisme relationnel, et il est vital qu'elle sache qu'elle n’a plus à avoir peur."
Ce mercredi 27 novembre marquera la dernière journée du procès. Après les réquisitions de l’avocate générale et les plaidoiries des avocats de la défense, Thierry Q. s’exprimera une dernière fois avant que la cour ne délibère et n’annonce son verdict. Les enjeux sont considérables : la justice saura-t-elle reconnaître la vulnérabilité de la plaignante dans ses décisions ? Les débats ici ne portent pas seulement sur la culpabilité mais aussi sur notre société et la manière dont elle protège ses membres les plus fragiles. Nous devons être vigilants et attentifs aux signes de vulnérabilité afin que de tels actes ne se reproduisent plus.