Dans le contexte européen actuel, notamment face à la guerre en Ukraine, l’adaptabilité et l’innovation technologique demeurent de véritables atouts pour les forces militaires. Le 1er Régiment de Hussards Parachutistes (RHP) a récemment développé une munition téléopérée de courte portée pour compléter son arsenal antichar, illustrant ainsi l’importance de répondre rapidement aux défis modernes du champ de bataille.

Les drones FPV (First Person View) se sont imposés comme des outils redoutables, facilement manipulables et peu coûteux à produire. Leur vitesse et leur nature quasi indétectable les rendent précieux, à moins d'être confrontés à des systèmes de guerre électronique sophistiqués. D’ailleurs, la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 prévoit l'acquisition d’au moins 1 800 munitions téléopérées pour la force opérationnelle terrestre, une nécessité stratégique qui soulève des interrogations sur leur obsolescence potentielle dès leur entrée en service, comme l’a évoqué le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre.

Pour répondre à ces enjeux, l’innovation participative est devenue clé. Un adjudant du 1er RHP a eu l'idée de transformer d'anciennes grenades à fusil en une munition antichar téléopérée adaptée aux drones FPV. Avec le soutien d'un collègue passionné de FPV, ils ont élaboré un cahier des charges et entamé le processus de conception. Ce projet s’appuie sur les modèles de grenades AC58 et APAV40, qui en tir tendu peuvent percer respectivement jusqu'à 35 et 20 cm d'acier. L’objectif est de permettre des frappes précises capable de détruire des cibles fortifiées entre 50 et 2000 mètres.

L'innovation n’a pas seulement été un effort individuel, mais a également bénéficié de l’assistance d’ingénieurs et d’un partenariat avec le FabLab de Tarbes, permettant la création de plusieurs prototypes. Poussée par la cellule d’innovation du RHP et d'autres entités militaires, cette initiative incarne une nouvelle vision d’acquisition d’armements, centrée sur la réactivité et l’adaptation. Des essais de tir dynamiques sont prévus pour valider cette nouvelle capacité qui pourrait transformer l’équilibre sur le champ de bataille.

Ce développement illustre parfaitement comment les armées peuvent tirer parti des retours d'expérience récents et de l'intelligence collective pour adapter leur arsenal face à l'émergence de nouvelles menaces.